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Macron, « Président des riches »…

Dimanche 1er octobre 2017

 

Sujets traités :

  1. Échec du mouvement des transporteurs, Macron se frotte les mains…
  2. et présente son premier budget
  3. Loi travail : fin de partie ?
  4. Après Arcelor, STX et Alsthom vendus à l’encan
  5. Coûteuse délégation au Pérou
  6. Référendums, suite…

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  1. Échec du mouvement des transporteurs, Macron se frotte les mains…

Le pouvoir était inquiet de ce mouvement pouvant à tout moment bloquer le pays via les raffineries, les routes, etc. Aussi a-t-il soigneusement anticipé et « mis le paquet ». Les CRS et les gendarmes mobiles ont été mobilisés en un tel nombre que les malheureuses tentatives de blocage ont toutes avorté. Il faut bien dire que, manifestement, le mouvement n’a pas été suivi ou, en tout cas, suivi trop marginalement pour avoir un impact réel. Dans ces conditions, le gouvernement a pris soin d’annoncer qu’il recevrait les organisations représentatives et les syndicalistes ont bien dû se contenter de cette annonce même s’ils savent d’emblée qu’aucune concession ne leur sera faite et que, sur le fond, avec cette loi travail, la vie difficile qu’ils connaissaient ne pourra que devenir plus difficile encore. Bien évidemment, tout ça indiffère les « winners », toute cette bourgeoisie petite et grande dont l’égoïsme tient lieu de viatique. Que, demain, le transport soit encore plus dur à l’endroit de ceux qui en assurent l’exécution, que se multiplient les accidents du fait de la fatigue qu’on leur impose, que nombre d’entreprises du secteur n’aient d’autre choix que de durcir les conditions de travail face à la concurrence de transporteurs allemands ou espagnols qui embauchent des conducteurs roumains ou polonais payés à vil prix, bref, que ce secteur soit lâché en rase campagne au détriment de la sécurité et au mépris de la vie de ces gens-là, tout ceci indiffère largement ceux qui, demain, n’auront de cesse de pleurer les conséquences de ce mépris. Mais, bien sûr, on saura le moment venu assurer aux victimes l’écoute d’une « cellule psychologique » et on saura verser quelques larmes de crocodiles après l’annonce de suicides…

 

  1. Macron présente son premier budget

Marronnier incontournable en cette fin septembre : la présentation du PLF (projet de loi de finance) de l’État pour 2018 et son complément sécurité sociale, le PLFSS. À la manœuvre, le 1er ministre, Édouard Philippe, et ses deux ministres ex-LR, Bruno Le Maire et Gérald Darmanin avec, en arrière-plan, contrôlant tout, tenant les rênes de cet équipage, « Jupiter » lui-même…

 

Bruno Le Maire et Gérald Darmanin lors de la présentation du PLF 2018

 

On dit souvent que la réalité d’une politique se lit à travers le budget et c’est d’ailleurs pour cette raison que le vote du budget est le marqueur ultime de l’acceptation ou pas d’une politique. S’agissant de celui qui vient d’être présenté, il est difficile d’y voir des mesures « de gauche » et « en même temps », des mesures « de droite ». Traduisez des mesures pour les « riches » et des mesures pour les « pauvres » comme si « la gauche » n’avait pas, depuis 1983, favorisé les « riches » et tapé sur les « pauvres » depuis 1983 dans ce pays… Bref, on cherche vainement dans ce budget ce qui peut satisfaire ceux dont la vie est difficile. Qu’on en juge…

 

* Impôt sur la fortune et « flat tax » sur les dividendes

C’est évidemment la mesure la plus emblématique de ce budget 2018. On sait combien symbolique est cet impôt et combien, avant lui, se sont cassés les dents ceux qui ont entrepris de vouloir le réformer (Chirac, Sarkozy, etc.). Depuis des années, on est prié de pleurer devant le triste sort des propriétaires de l’Île de Ré qui, du fait de la montée de l’immobilier sur leur caillou, se voient imposés sur une fortune potentielle… Eh bien avec Macron, on ne va pas se mentir : ce qui l’intéresse, lui, ce n’est pas l’injustice de ces malheureux iliens, c’est que les « investisseurs, ceux qui ont fait sa fortune et l’ont soutenu si massivement soient récompensés. Alors, bien sûr, les choses ne peuvent être présentées ainsi et on nous explique donc qu’il faut renoncer à faire fuir ceux qui veulent investir dans notre pays, que les investissements d’aujourd’hui sont les emplois de demain, que plus les riches sont riches, plus les pauvres en retirent bénéfice – c’est la célèbre théorie du « ruissellement » chère à Ronald Reagan et Margareth Thatcher – bref, c’est l’heureux temps du « enrichissez-vous » cher à Guizot remis au goût du jour, autrement dit de l’économie financiarisée. Au nom, donc, de tous ces beaux principes, deux mesures sont prises : l’impôt de solidarité sur la fortune (ISF) devient l’impôt sur la fortune immobilière et, cerise sur le gâteau, l’impôt sur les dividendes sera taxé forfaitairement à 30 % ce qui, tout le monde l’aura compris, revient à faire un très joli cadeau au 0,01 % qui défraie la chronique régulièrement par l’impudeur de leur fortune. On peut peut-être rappeler ici que dans le monde des actionnaires, il y a, comme ailleurs les « petits » et les « gros » et que les 10 % des actionnaires les plus fortunés possèdent 50 % des actions. Bref, alors que chacun s’accorde à imputer à la financiarisation de l’économie les causes du krach de 2008, on s’empresse dans ce pays de les remercier… et sur les 5 milliards que rapportait l’ISF, 4 sont laissés aux boursicoteurs de tout poils, dont l’essentiel à ceux qui roulent déjà carrosse… Gageons qu’une fois cette étape franchie, il ne sera plus très difficile de revenir sur le sujet et que les malheureux propriétaires de l’Île de Ré ressortiront pour en finir complètement avec cet impôt… 

 

La théorie du ruissellement…

 

* Hausse de la CSG pour les retraités, blocage du salaire des fonctionnaires, etc.

Une fois les « riches » servis, et comme il faut complaire à Bruxelles, c’est-à-dire à Angela Merkel et l’ordolibéralisme qu’elle incarne si bien, il faut réduire les déficits et donc « la voilure » et, parce qu’il faut bien trouver l’argent quelque part pour cela, les 9 premiers déciles sont invités à passer à la caisse. En tout premier lieu les retraités qui gagnent plus de 1 200 euros/mois – on mesure là l’indécence d’une telle retraite… - se verront taxés de 1,75 %. En second lieu, les fonctionnaires – salauds de fonctionnaires ! – qui vont revivre ce qu’ils ont connu durant cinq ans sous Sarkozy et Hollande le gel de leur rémunération. Et puis, on y ajoute des mesures « bien pensantes » telles la hausse du gas-oil – tant pis pour tous ceux qui n’ont pas les moyens de changer leur diesel et contraints néanmoins d’avoir une voiture parce qu’ils ont été relégués dans des banlieues lointaines d’où il est impossible de sortir sans voiture… Et puis, comme si ça ne suffisait pas et au nom, bien sûr, de la morale, on va augmenter le prix du paquet de cigarettes pour le porter à 10 € dans les deux ans… en espérant, une fois encore que cette augmentation aura un effet de saisissement sur les fumeurs qui, dès lors, s’arrêteront… On en rigole…

 

* Baisse drastique du nombre d’« emplois aidés »

Le plan de licenciements des « contrats aidés » est confirmé. Après les 40 000 de la rentrée, ce seront 80 000 contrats aidés supplémentaires qui seront supprimés. En outre, hors Fonction publique, l’État réduit sa participation de 75 % à 50 % de la rémunération de ces emplois, ce qui conduira nombre d’associations à s’en priver et, accessoirement, pour certaines d’entre elles à « fermer boutique »… Bien sûr, celle qui a su bénéficier de plus d’un million d’euros à l’occasion du plan social qu’elle organisait, Muriel Pénicaud, nous explique que c’est pour la bonne cause puisque « seuls 26 % trouvent des emplois durables ». Les intéressés apprécieront : puisque les gouvernements se sont bien gardés, pour ces emplois, d’obliger leurs employeurs à prévoir un volet formation, puisque, de ce fait, ils sortent du dispositif « sans emploi durable » il faut le leur en faire reproche et les mettre à la rue… Ils sont, décidément, sans vergogne !

 

* Suppression sur 3 ans de la taxe d’habitation pour 80 % des ménages

Enfin, après toutes ces « bonnes nouvelles », il faut bien faire espérer un « rayon de soleil »… C’est là le rôle dévolu à la suppression sur trois ans de la taxe d’habitation pour 80 % des ménages. Mesure en trompe-l’œil puisque s’il est vrai que cet impôt, de par le fait qu’ils soit décidé localement, était très injuste et d’une rare opacité, sa suppression pour la grande majorité de la population revient à terme à assécher les finances des communes qui, de ce fait, devront soit priver leurs administrés de services publics soit augmenter ce qui reste de cet impôt pour ceux qui le paient encore. Et, bien sûr, l’un n’est probablement pas exclusif de l’autre… En effet, tout le monde sait dans ce pays ce que vaut la parole de l’État en matière de transferts, en particulier les élus locaux qui ont compris en ce domaine depuis longtemps qu’elle ne vaut rien. L’affaire de la taxe d’habitation ne viendra hélas que confirmer cela un fois encore…

 

L’OFCE s’est penchée sur le bilan de ce budget 2017, sur « qui gagne et qui perd ». Dans le graphique qui suit, deux calculs sont faits : « en brut », autrement dit à l’issue de l’exécution du seul budget 2018 et « après baisse des transferts sociaux », c’et-à-dire que s’appliquent les mesures étalées dans le temps comme la quasi suppression de la taxe d’habitation. Dans les deux cas, c’est net et sans appel : les gagnants sont le 1er décile, autrement dit les 10 % de nos concitoyens les plus riches. Et encore, ce graphique souffre d’une lacune en ce que dans ce 1er décile de « gagnants » il n’est pas observé qui en profite massivement, à savoir le 1er centile…

 

 

Les réactions politiques à ce budget ont été conformes à ce qu’on pouvait en attendre. La droite, pour ce qu’il en reste, LR et autres UDI, trouvent que le gouvernement ne va passez loin dans la réduction des déficits et les coupes sombres. On en attendait pas moins de ceux qui avaient soutenu François Fillon, avec le succès que l’on sait… À gauche, le PS, ou ce qu’il en reste, là aussi, peut se payer le luxe d’être critiques sans que leur voix ne soit entendue dans le concert médiatique. Et, bien sûr, du côté de LFI, tollé convenu : toutes les mesures prises, ainsi qu’on l’a vu plus haut, vont à l’inverse de ce qu’elle préconise. L’Émission politique du 28 septembre sur France 2, désormais présentée par la seule Léa Salamé, a bien mis en évidence cette opposition en confiant à Jean-Luc Mélenchon le soin d’être l’invité politique convié à débattre avec le 1er ministre, Edouard Philippe. Ceux qui ont manqué cela peuvent se rattraper ici. Le débat fut clair quant aux enjeux, quant aux positions des uns et des autres sans que chacun se départissent d’un ton aimable et néanmoins sans concession sur le fond. Cette émission aura en outre marqué, comme l’a dit la présentatrice dans son introduction, consacré JLM en opposant n°1 à la politique menée par Emmanuel Macron. Il s’est trouvé au PS des aigris pour s’en plaindre… On sourit…

 

Petite incise à l’occasion : autre moment de choix cette semaine à la télévision, l’émission de rentrée de Cash investigation sur le travail et ses affres avec deux exemples de ce qui se pratique dans la « vraie vie » à travers Lidl et Free. Là encore, séance de rattrapage pour ceux qui auraient manqué ça, ici. À l’heure où le gouvernement envisage de réduire drastiquement les droits des salariés, cette émission fait honneur au service public. Remercions Élise Lucet et son équipe de permettre à presque 4 millions de téléspectateurs pas forcément au fait de ce qui se pratique dans les entreprises, de voir en acte ce néo-management qui a tout à voir avec le XIXème siècle et si peu à voir avec une « modernité heureuse » dont on ne cesse de nous vanter les bienfaits…

 

  1. Loi travail : fin de partie ?

Comme dit plus haut, l’échec du mouvement des transporteurs signe-t-il l’échec du mouvement sur la loi travail ? Bien évidemment, ce n’est pas très engageant. Mais, côté syndicats de salariés, la situation évolue en ce que la fronde à FO contre les positions accommodantes de son chef, Jean-Claude Mailly, viennent de se concrétiser lors de la réunion deux jours durant du comité confédéral national, l’instance suprême du syndicat, les 28 et 29 septembre. Ce fut très houleux et la quasi totalité des participants a voté une motion appelant à ce que l’organisation se joigne au mouvement du 10 octobre (120 pour, 28 abstentions). Côté CFDT, la direction a quelques difficultés à montrer à ses militants qu’elle a arraché des concessions significatives permettant de justifier son silence et son inaction. Enfin, au rayon « réformistes », la CFE-CGC, syndicat majoritaire chez les cadres, par la voix de son président, François Hommeril, est vent debout contre la réforme et appelle à se joindre au mouvement. Bref, il semble que les vertus du « dialogue social » dont on nous rebat les oreilles ne trouve guère grâce y compris dans des organisations réputés pour leur capacité à avaler tous les boas patronaux de la Terre.

 

On voit mal, dans ce contexte, comment l’antienne de « l’isolement de la CGT » va pouvoir encore être reprise par les éditocrates. Mais, faisons-leur confiance, ils sauront bien trouver autre chose ou faire comme avant s’ils ne trouvent rien… La seule question qui vaille désormais est de savoir si les salariés vont enfin se décider à bouger ou si, comme l’espère le gouvernement et comme le laisse à penser l’échec du mouvement des transporteurs, les salariés, démoralisés, pris à la gorge par les fins de mois difficiles et les emprunts divers se refuseront à entrer dans un mouvement d’ampleur, forcément coûteux pour eux et les leurs. Ce n’est pas pas tant qu’ils croient à l’innocuité de cette loi travail que le fait qu’ils pensent, après les défaites du passé, que ce combat est perdu d’avance et ne vaut donc pas la peine d’être mené. On sait bien que les seuls combats perdus sont ceux qu’on ne mène pas, le salariat moderne est revenu aux jours sombres, au temps maudits où chacun est renvoyé à sa responsabilité individuelle, où l’espoir de se sauver collectivement a en grande par tie disparu. Sale temps pour les gueux et malheur aux vaincus !

  1. Après Arcelor, STX et Alsthom vendus à l’encan

On se souvient, en particulier dans la vallée de la Fensch, de ce qu’il advint de la sidérurgie française avec la reprise par Mittal de son fleuron, Arcelor. Les promesses, les subventions avec, pour finir, la fermeture des hauts fourneaux… Beau succès qui en promettait d’autres… Les chantiers navals de St-Nazaire, par exemple, détenus par le coréen STX Offshore & Shipbuilding en faillite, carnet de commandes plein dont il s’avère, pour finir, qu’il sera vendu à son concurrent italien, Fincantieri, qui œuvre sur le même créneau, les bateaux de croisière, dont tout laisse à penser qu’à moyen terme, économies d’échelle à la clé, se terminera par la liquidation de ce haut lieu de la construction navale. Dans le sillage, est-il besoin de la rappeler, figure DCNS, entreprise hautement stratégique puisque la seule à même de répondre aux commandes navales de l’armée française. Enfin, la même semaine, on apprenait qu’Alsthom, spécialisé dans le ferroviaire et en particulier dans les TGV, serait vendue à son concurrent Siemens. À ce propos, Arnaud Montebourg a rappelé cette semaine dans une tribune libre du Monde comment Hollande et Macron avaient, en leur temps sur ce dossier renoncé à toute défense en refusant le plan qu’il leur avait proposé (voir ici). On retiendra, par exemple, ce passage savoureux : À Bercy, dans mon bureau, le patron de Siemens, Joe Kaeser, un Bavarois qui aime les lignes droites, avait dessiné sa proposition sur une page A4 divisée en deux colonnes : « Vous nous vendez l’énergie sauf le nucléaire que vous gardez et, en contrepartie, je vous vends le ferroviaire et la signalisation. Nous faisons deux Airbus de taille mondiale, l’un dans le ferroviaire à direction française, l’autre dans l’énergie à direction allemande. » On mesure le chemin parcouru avec l’accord conclu aujourd’hui avec Siemens. Comment ne pas parler de trahison ? Comment, une fois de plus, peuvent-ils sans vergogne oser nous expliquer que la vente à Siemens est « la constitution d’un Airbus ferroviaire » ? Quelle sinistre blague !

 

Il est pas mignon comme ça ? Et la complaisance du « journal de révérence » à l’occasion…

 

Plus largement, c’est l’ensemble de cette classe de patrons du CAC40 mâtinée de haute fonction publique style Macron qui se montre, en fait, incapable d’entreprendre. Qu’il ne se soit trouvé aucun repreneur français, aucun « tour de table » hexagonal, pour, dans les deux cas, trouver une solution équilibrée préservant l’avenir du pays, ses emplois, le haut niveau technique que représente l’ensemble de ces activités est le plus sûr signe de leur faillite. Il suffit de promettre à tel ou tel un joli « golden hello » qui ne manquera pas d’être suivi d’un non moins joyeux et rémunérateur « golden parachute » pour qu’ils signent n’importe quoi et des deux mains... Ces gens-là ont renoncé ! Ils n’ont pour toute ambition que de s’en mettre plein les poches et de demander l’aumône à l’État qui doit, à leurs yeux, être à leur service et ne jamais les contraindre ou les empêcher d’empocher la mise. Que l’ENArchie et « les grands corps » soit les meilleurs et le plus sûr complices de ces entreprises de renoncement saute aux yeux. Toute cette classe est plus que jamais parasitaire. Les mettre de côté, leur enlever toute capacité de nuisance est d’une urgente nécessité.

  1. Coûteuse délégation au Pérou

On se souvient combien était ridicule le pseudo suspense entretenu sur la candidature de Paris aux Jeux Olympiques de 2024, Los Angeles s’étant désisté avec la certitude d’obtenir ceux de 2028. On aurait donc pu penser que la cérémonie organisée à Lima pour l’annonce officielle de l’attribution des jeux serait jouée sur le mode minimal. Que nenni ! Anne Hidalgo, “socialiste” revendiquée à la tête de la mairie de Paris n’a rien trouvé de mieux que de dépenser 1,5 millions d’euros – 4 687 euros par personne – pour la délégation qu’elle conduisait ! Boeing spécial affrété pour la circonstance, hôtels cinq étoiles, Champagne à gogo, meilleurs restaurants du pays – le Astrid y Gaston, la meilleure table du pays et 33ème meilleur restaurant du monde selon la liste du magazine britannique Restaurant –, rien n’aura été trop beau pour cette armée de profiteurs. En ces temps où on mégotte 5 € aux bénéficiaires d’APL, où chacun est invité à se voir faire les poches pour réduire la dette, que ces gens-là osent ainsi s’offrir du bon temps aux frais de la princesse (la moitié de ces frais est à la charge du contribuable) montre à quel point il faudrait faire le ménage. « Du balai, vite ! »

  1. Référendums, suite…

Nous avions la semaine passée dit quelques mots de ces référendums d’auto-déterminations qui fleurissent ici et là. Sans surprise, les kurdes d’Irak ont massivement participé et dit oui à 92 % à l’indépendance. Les réactions des voisins tant iraniens que turcs sont du même acabit que celle du gouvernement irakien : la sainte alliance contre les kurdes, celle qui fait que depuis un siècle ce peuple aura eu le droit de se voir dominé et interdit de constituer un État revient sur le devant de la scène. Le blocus du Kurdistan irakien s’organise. « Le référendum doit être annulé et un dialogue doit s’ouvrir dans le cadre de la Constitution. Nous ne discuterons jamais du résultat » du scrutin, a déclaré al-Abadi devant les députés irakiens. « Nous imposerons la loi irakienne dans toute la région du Kurdistan en vertu de la constitution », a-t-il ajouté. Lors de la séance au Parlement, les députés ont aussi voté en faveur de la fermeture des postes-frontières se trouvant hors de l’autorité de l’État. « Les marchandises qui pourraient y transiter » sont considérées « comme des marchandises de contrebande », est-il écrit dans un communiqué détaillant les décisions du Parlement. On devine sans peine que les horreurs ne vont pas tarder à se répandre dans la région. Pauvres kurdes…

 

 

S’agissant de la Catalogne, le contexte, on le sait, est bien différent. Pour autant, la réaction de Madrid a été très virulente : le référendum étant anticonstitutionnel, les bureaux de vote sont illégaux, les fonctionnaires, les maires et, plus largement, toute autorité qui y prêterait concours seront traduits devant les tribunaux, les bulletins de vote ont été massivement détruits, etc. Tout ceci a le bon goût de provoquer manifestations quotidiennes et affrontements avec la police. Bref, c’est un peu l’aventure et, quel que soit le résultat qui s’affichera ce soir – et nul ne doute qu’il sera massivement en faveur de la séparation – il sera entaché de flots d’irrégularités, d’absence de listes électorales dûment validées, etc. La question sera donc : et après ? Que feront les nationalistes catalans de ce résultat et comment l’État central – qui est si peu « central » - réagira. Persistera-t-il dans ses menaces de traduire en justice tous ceux qui auront apporté leur concours à l’organisation et l’exécution de ce scrutin. Jusqu’où ira-t-il et avec lui, où va l’Espagne ?

 

 

On notera au passage que nos indépendantistes corses se passionnent pour cette affaire. On comprend bien pourquoi mais ils devraient se méfier… La Corse n’est pas exactement la Catalogne et si d’aventure il devait y avoir un référendum d’autodétermination, il y a de fortes chances que « le continent » vote favorablement… Il n’est pas certain que la Corse et, surtout, les corses, en sorte gagnants…

 

@ suivre…

 

P.S. : on se souvient que la préfecture de police de Paris n’avait compté que 30 000 manifestants lors de la « marche des insoumis » du 23 septembre à Paris, chiffre que s’est évidemment empressé de reprendre en chœur la presse aux ordres. Que dire ? Ils se foutraient pas un peu, beaucoup, de notre g…

 

 

 

 

 



02/10/2017
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