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Avis de tempête

Dimanche 10 septembre 2017

 

Sujets traités :

  1. Ouragan sur « paradis » antillais…
  2. Donald Trump roule des mécaniques en Corée
  3. Et en France…

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1. Ouragan sur « paradis » antillais…

 

La semaine médiatique a été quasiment totalement occupée par Irma, l’ouragan de force 5 sur l’échelle de Saffir-Simpson, qui a dévasté Saint-Martin et Saint Barthélémy avant de s’attaquer à Cuba, Porto-Rico puis la Floride. Ces îles que l’on nous présente usuellement comme paradisiaques ont été en grande partie dévastées et on découvre, à l’occasion, que ces paradis tropicaux, avec leurs hôtels de luxe, leurs plages de sable fin, leurs cocotiers, leurs yachts abritent également une grande pauvreté. La théorie du ruissellement semble, ici comme ailleurs, trouver des limites immédiates. Les services publics sont totalement désorganisés, l’eau et la nourriture manquent et rien ne laisse à penser que cette situation va trouver une issue avant un bon moment. Bien évidemment, comme en de tels cas, se multiplient les appels à la générosité publique.

 

 

Quelques remarques… Ce qui est qualifié d’ouragan sous ces latitudes américaines, cyclone dans l’Océan Indien ou typhon dans le Pacifique, a la particularité d’être le plus souvent affublé d’un prénom féminin, comme s’il était normal de considérer qu’une calamité soit de ce genre, comme si les femmes, finalement, étaient une calamité… Ensuite, s’il est bien naturel que les médias nationaux s’intéressent à ces événements climatiques et à leurs conséquences, on peut quand même s’étonner de leur indifférence à l’endroit des populations des îles voisines, de Cuba ou Haïti par exemple, dès lors qu’elles ne sont ni françaises ni étatsuniennes… Comment, ensuite, ne pas s’étonner de l’incapacité des autorités à faire face dans des délais raisonnables aux conséquences dramatiques de cette catastrophe. Comment se fait-il que du côté néerlandais de Saint-Martin les autorités aient décrété un couvre-feu et qu’aucun pillage n’ait eu lieu tandis que du côté français ce fut la panique la plus totale et que les autorités aient été incapables de contrôler les prisonniers dont il se dit que certains se seraient même échappés avec des armes ? L’armée semble dans l’incapacité d’acheminer des vivres, des centres de secours médicaux, des vivres, de l’eau, etc. alors qu’on l’a connue plus prompte à intervenir en bien d’autres endroits du globe dès lors que le pouvoir estimait qu’il en allait des intérêts stratégiques du pays. L’État consent à installer sur ces cailloux – 24 km2 et 10 000 habitants pour St-Barth ; 53 km2 et 35 000 habitants pour St-Martin – des préfectures, des conseils régionaux, des CESE (conseil économique, social et environnemental) et tous les attributs des régions françaises mais est incapable de répondre à l’urgence. En d’autres termes, tout laisse à penser que l’on ferait mieux de moins s’occuper de la façade et plus des habitants, ce que ces institutions sont manifestement dans l’incapacité de faire. Enfin, comment ne pas s’interroger sur les pillages qui ont eu lieu et les causes qui les motivent. Ils rappellent étrangement ceux qu’on a connus à la Nouvelle-Orléans lors de Katrina en 2005. Mêmes causes, mêmes effets. Des populations déshéritées voient là l’occasion de « se rattraper », autrement dit d’obtenir à bon compte et avec peu de risques tant est grande la désorganisation ce qui, en temps normal, lui est inaccessible. Rançon évidente de la misère, les pillages sont le plus sûr signe de la faillite d’un État.

 

2. Donald Trump roule des mécaniques en Corée

 

Accaparé par la politique française avec les élections présidentielles et ses suites, nous avons un peu négligé le « perruqué ». Alors qu’il est à la tête de l’Empire depuis plus de six mois, il ne parvient toujours pas à satisfaire au spoils system qui est la marque de fabrique des USA, autrement dit au changement de cadres de l’État fédéral qui fait suite à l’élection présidentielle. Cela concerne un peu plus de 4 000 postes dont environ 1 200 doivent faire l’objet d’auditions au Sénat. Nombre de ces postes sont encore aujourd’hui vacants, ce qui est sans précédent. On observera aussi que, parallèlement, nombre de conseillers du 1er cercle ont dû rendre leur tablier dont le plus célèbre est probablement le très réactionnaire Stephen Bannon. Bref, Donald Trump est à la peine. C’est sans doute ce qui explique que, faute de parvenir à obtenir ce qu’il veut à l’intérieur, il mise sur la politique extérieure pour se refaire. Changement de pied avec Vladimir Poutine, son prétendu grand ami à qui les mauvaises langues attribuent les fuites sur les méls d’Hillary Clinton et rodomontades avec la Corée du Nord et son « chef suprême », l’ineffable Kim Jong-un, fils de Kim Jong-il et petit-fils du « père fondateur » Kim Il-sung, surnommé le « Grand Leader », « Président éternel » ou encore « Professeur de l'Humanité tout entière », notre héritier a en effet tout pour faire un bon ennemi de l’Empire, un « bon client...

 

Même s’il a fait une partie de sa scolarité dans une sélective école privée suisse, même s’il est passionné par le basket-ball et connaît sur le bout des doigts la NBA, l’homme à la tête de la Corée du Nord depuis presque six ans a en tête de doter son pays de l’arme nucléaire. Non pour s’en servir, il sait trop bien que la conséquence d’un tel acte seraient la vitrification de son pays, mais, comme bien d’autres qui en disposent, de s’en servir comme d’un moyen de dissuasion. On peut ne pas être fan de cet outil stratégique, considérer qu’il y a comme un hiatus à investir tant de moyens dans une telle arme alors que le pays a pu, il y a encore peu de temps, connaître la famine, il reste qu’on voit mal au nom de quel principe ce qui est accordé aux uns – les USA, la Russie, la France mais aussi Israël, le Pakistan, etc. – serait refusé aux autres. Il le peut d’autant mieux qu’il sait que dans l’équilibre stratégique qui prévaut dans la région, son voisin et principal soutien, la Chine, ne le laissera jamais tomber tant la réunification de la Corée qui s’en suivrait aurait de néfastes conséquences pour elle. Le cynisme étant la chose du monde la mieux partagée chez les dirigeants du monde, notre jeune dictateur, qui a oublié d’être un imbécile, voit dans la nucléarisation de son armée le seul moyen de garantir la pérennité de son pouvoir, autrement dit le seul moyen d’empêcher toute intervention extérieure. Dernières « provocations » en date, après avoir avec succès envoyé un missile intercontinental au-dessus d’une partie du Japon, il vient de procéder à un essai nucléaire sous-terrain dont tout laisse à penser qu’il fut un succès. Les militaires américains, bien au fait de tout cela, voient d’un très mauvais œil les rodomontades de leur président. Ils savent trop bien ce qu’il en coûterait de vies humaines de suivre Donald Trump dans ses options interventionnistes. En réalité, il n’est aujourd’hui pas un spécialiste qui croie un seul instant que Trump ira jusqu’au bout. Il restera donc la « voie diplomatique », les motions de l’ONU dont Kim Jong-un, instruit de leur utilité avec Israël et tant d’autres, se moque comme de sa première paire de baskets. Il sait en outre que ni la Chine, ni la Russie ne vont aider Trump à l’ONU et il est fort à parier que l’on verra à l’occasion Vladimir Poutine mettre son véto au Conseil de sécurité de sorte que, si d’aventure, Trump voulait poursuivre, il ne le pourrait une fois encore que sans l’aval de l’ONU…

 

Tout ceci n’est que théâtre d’ombres. L’Empire, content d’avoir gagné contre le bloc communiste en 1989, mais fort marri de n’avoir dès lors plus d’ennemi, a fort heureusement trouvé le terrorisme islamiste et ce, d’autant plus facilement qu’il en avait été le financeur et le promoteur tant en Afghanistan qu’au Moyen-Orient. L’inconvénient de la « guerre contre le terrorisme », c’est que son état permanent lui enlève son caractère même. La guerre, par définition, ne peut être qu’un état passager. Elle est déclarée, elle se déroule, elle se conclut. Ici, rien de tel. Alors, bien sûr, elle a le mérite de permettre de justifier les lois liberticides telles le Patriot Act, d’espionner tout le monde, tout le temps, d’étendre son pouvoir. Mais la durée et l’impossibilité d’en jamais voir le terme lui enlève son caractère d’urgence et le bras armé de l’Empire a besoin de justifier son existence. Les 600 milliards de dollars consacrés chaque année à sa défense ne peuvent être justifiés par le seul terrorisme qui, au demeurant, fait peu de victimes. Est-il besoin de rappeler ici que la 1ère guerre mondiale, c’est environ 19 millions de morts tandis que leur nombre durant la 2nde est estimé entre 50 et 70 millions. On est donc ici dans une guerre de très très basse intensité. La flotte américaine fait des ronds dans l’eau en mer de Chine au motif d’impressionner la Corée du Nord mais il est clair que l’ennemi, là-bas, n’est pas la Corée du Nord avec ses 25 millions d’habitants et son économie misérable mais bien la Chine elle-même. Celle-ci ne s’y trompe d’ailleurs pas et ne fera rien pour faciliter les entreprises de Trump ou de quelque autre dirigeant dont se dote l’Empire. L’Empire du milieu tisse sa toile. Son projet de nouvelle « route de la Soie » reliant l’Asie, c’est-à-dire, pour l’essentiel, elle-même, et l’Europe est un outil de sa stratégie. Si, donc, il faut s’inquiéter en Asie, ce n’est pas tant de la montée en gamme de la Corée du Nord, mais bien de l’affrontement qui se prépare entre l’Empire qui domine le monde actuellement et celui est devenu la fabrique du monde, la Chine.

 

3. Et en France…

 

Si l’on excepte Irma, l’actualité politique c’est évidemment la loi travail dont le contenu des ordonnances est connu et l’opposition à cette loi qui tente de s’organiser. Sur le plan syndical, l’isolement de la CGT n’est pas aussi patent que certains aimeraient qu’il fût. Car s’il est vrai que la CFDT, quoique peu satisfaite, ne lèvera pas le petit doigt, les regards se tournent vers FO dont le secrétaire général, Jean-Claude Mailly, et sa complaisance à l’endroit de cette loi ont été désavoués puisque la majorité des unions départementales de FO a décidé de se joindre à la journée du 12 septembre organisée par la CGT. Si l’on ajoute à cela le désaccord profond de la CFE-CGC, syndicat majoritaire chez les cadres, l’isolement de la CGT n’est pas si patent. Les sondages d’opinion ne varient pas : cette loi est très mal reçue et est majoritairement désapprouvée par les salariés tant le déséquilibre de cette réforme entre patrons et salariés est patent. Bien évidemment, sur le plan politique, la manifestation nationale organisée à Paris le samedi 23 septembre sera scrutée tant en ce qui concerne le nombre de participants que de leur « qualité ». Quelles personnalités qui vont y participer ? Jean-Luc Mélenchon et son mouvement parviendront-ils à élargir au-delà du cercle « naturel » de LFI ? Des sections syndicales participeront-elles à cette manifestation ? Qui, en dehors de Benoît Hamon, acceptera au sein de ce qui reste du PS de participer ? Martine Aubry s’est exprimée contre la réforme, certes, mais ira-t-elle jusqu’à à appeler à y participer et elle-même s’y joindra-t-elle ? C’est peu probable et, pour tout dire, on peut se demander si cette voix a encore quelque poids dans le paysage politique actuel. Certains médias « de cour » se sont complus à faire apparaître les deux manifestations comme concurrentes, l’une, celle du 23, étant réputée faire de l’ombre à la première, celle du 12. En réalité, on voit mal au nom de quel principe un parti politique devrait refuser de s’occuper de politique sociale. Ce serait là oublier des pans entiers de notre histoire, à commencer par les grèves de 1936 et 1968. Jean-Luc Mélenchon et ses représentants ont bien pris soin de souligner l’absence de concurrence des deux manifestations, les représentants de LFI affirmant haut et fort qu’eux-mêmes participeront aux manifestations du 12 septembre, à leur place, celle qui est traditionnellement réservée aux politiques dans les cortèges syndicaux, c’est-à-dire à la fin des cortèges.

 

Du côté du pouvoir en place, en « macronie », on feint de se rassurer et on affiche de « mâles » positions de refus de céder. C’est de bonne guerre… « Jupiter » lui-même, contre la tradition qui veut que le chef de l’État ne s’exprime pas sur la politique intérieure lorsqu’il est à l’étranger, a profité de son passage le 8 septembre à Athènes pour lâcher une phrase qui a fait le tour des réseaux sociaux et des rédactions : « Je serai d’une détermination absolue. Je ne céderai rien ! Ni aux fainéants, ni aux cyniques, ni aux extrêmes ! » Si l’on comprend bien qui sont les « extrêmes » visés – et, une fois de plus, on ne voit pas bien pourquoi, comme c’est devenu la coutume, le pluriel est ici employé puisqu’est évidemment visée la gauche réputée « extrême » – on peut se demander qui sont les « cyniques » mais, surtout, on comprend trop bien qui sont les « fainéants », c’est-à-dire l’ensemble des salariés que vise cette réforme. La formule a été dûment pensée par quelqu’un qu’on ne peut soupçonner d’ignorer le sens des mots. Il ne s’agit nullement d’un « dérapage » oral puisque le passage figure in extenso dans le discours distribué à la presse. Et, du coup, le discours tenu à l’occasion sur l’Europe et son avenir est passé aux oubliettes. N’est resté que cette affaire de « fainéants », formule qui rappelle le mépris affiché par le passé avec le conseil donné à un syndicaliste de travailler s’il veut avoir un costume identique au sien ou bien encore lorsqu’en septembre 2014 il n’avait rien trouvé de mieux que d’accuser les salariées des abattoirs GAD d’être illettrées… (voir ici). Le propos a donc immédiatement suscité des flots de réactions indignées. Côté syndical, de Philippe Martinez, certes, mais aussi de Laurent Berger qui a cru bon, en réponse, de se déclarer « ni fainéant, ni cynique »… Côté politique, Jean-Luc Mélenchon a aussitôt réagi sur twitter : « Abrutis, cyniques, fainéants, tous dans la rue les 12 et 23 septembre ! »  tandis que Clémentine Autain remerciait Emmanuel Macron pour  « sa contribution à l’appel à manifester contre lui » et poursuivait pour conclure qu’ « Après sa phrase sur ceux qui ne sont rien, je dirais que son mépris de classe est à la mesure de sa chute de popularité. »

 

Bref, les couteaux sont sortis et les semaines qui viennent vont être quelque peu agitées… Une question se pose sur la façon dont ces manifestations vont se dérouler : le pouvoir va-t-il, comme du temps de Manuel Valls, mettre les manifestants sous cloche, entendez transformer les rues et les avenues en bunkers cernés de murailles d’acier, filtrant les entrées sur les parcours tandis que les casseurs donnaient libre cours à leurs destructeurs agissements en dehors de toute réaction policière ? En d’autres termes, va-t-on assister comme en 2016 à la mise en place d’une stratégie de la tension visant à déconsidérer les manifestants, à faire peur avec des dérapages policiers sanglants ? « Jupiter » devrait se méfier. Son pouvoir est beaucoup plus fragile qu’il ne le croit. S’il est vrai que la presse aux ordres se gardera bien de filmer tous ces dérapages, les réseaux sociaux ne s’en priveront pas et la jeunesse de ce pays peut avoir le sang chaud. Que survienne un nouveau cas Malik Oussekine et le pouvoir aura le plus grand mal à contrôler la suite… La loi travail, la baisse des APL, l’inscription dans la loi ordinaire des mesures de l’état d’urgence, tout ceci n’est pas très populaire et ce ne sont pas les immenses difficultés que rencontre la jeunesse du pays en cette rentrée qui va les pousser à regarder ailleurs. Pas d’examens en vue, Noël et ses vacances sont loin…

 

Á droite, enfin, plus précisément à LR, Laurent Vauquiez s’apprête à en prendre le contrôle. Aucun de ses adversaires déclarés ne semble faire le poids et la ligne politique qu’il incarne risque de faire exploser ce qui reste de ce parti défait. Tous ses leaders historiques – Juppé, Sarkozy, Fillon, etc. – sont aux abonnés absents, déconsidérés. Le pari de Vauquier est clair : après la défaite de l’extrême-droite à la présidentielle et le trouble qui saisit le FN, il faut à LR une ligne « identitaire ». Et puisqu’on est à droite, voire à la droite de la droite, on vient d’apprendre que « la blonde » avait fait sa rentrée politique à Brachay, petite commune de Haute-Marne (60 habitants !) qui a donné au FN plus de 83 % des voix quand ni le PS, ni LR n’en obtenaient… Le « retour de la blonde » se fait dans un contexte difficile pour elle et son parti. La défaite a un goût amer et nombre de frontistes sont sortis rincés de la présidentielle. Son débat raté contre Emmanuel Macron laisse à penser qu’elle n’a pas les capacités qui lui étaient prêtées. Son fidèle lieutenant, Florian Philippot et la ligne « gauchiste » qu’il représente dans le parti sont également tenus pour responsables de la débâcle. Bref, de ce côté de l’échiquier politique, on a la gueule de bois et beaucoup verraient bien une alliance avec la droite sur une ligne identitaire. En clair, un FN revenu aux sources, celle du « vieux borgne » qui, on peut en être sûr, n’a pas digéré sa mise à l’écart du parti qu’il a fondé. Le prochain congrès du FN devrait nous éclairer quant au devenir de cette formation et on comprend bien qu’une telle ligne, ultra-libérale sur le plan économique et « identitaire » sur le mode qu’affectionne l’extrême-droite depuis toujours a de bonnes chances de résonner en phase avec la prise de pouvoir de Laurent Vauquiez à LR. Dans une telle configuration, on peut penser que la partie « modérée » de la droite regroupant les centristes divers, les « jupéistes » et ceux qui se retrouvent autour d’Edouard Philippe devraient soit se regrouper dans une « union de la droite et du centre » soit rejoindre LREM. Aucune échéance électorale majeure n’étant en vue, tout ceci a le temps de se déployer et comme l’échec d’Emmanuel Macron est inscrit dans sa politique, LREM n’a peut-être pas un avenir politique si long que ça. Au passage et le concernant, puisqu’on parle ici de la droite, les sénatoriales du 24 septembre ne se présentent pas sous le meilleur jour pour lui. Comme on le sait et comme l’ignorent beaucoup de citoyens français, ce scrutin ne mobilise que des « grands électeurs » dont beaucoup sont des élus locaux. La suppression de 120 000 contrats aidés, la suppression de la taxe d’habitation pour 80 % des contribuables, la faible crédibilité de sa compensation « à l’euro près » par l’État suscite une méfiance dont LREM risque fort de faire les frais. Si le pouvoir a pu profiter sans encombre de ce que les législatives se tiennent immédiatement derrière la présidentielle, il n’en va pas de même avec ce scrutin. Autrement dit il est fort à parier qu’il n’y aura pas de « vague Macron » aux sénatoriales. LREM pourra certes se consoler en affichant une forte progression du nombre d’élus au Sénat puisqu’officiellement ils n’en ont aujourd’hui que 29, mais on sera très loin du résultat des législatives. Et, même si on peut s’interroger sur le rôle du Sénat et la nécessité qu’il y a pour la République et la démocratie d’avoir une telle assemblée et de tels élus, l’enjeu de ce scrutin tient pour l’essentiel à un seul chiffre : 555. C’est le nombre d’élus qu’il faut au Congrès (Assemblée nationale + Sénat) pour faire passer une réforme constitutionnelle. LREM a donc besoin de disposer à cet effet de 207 sénateurs et c’est loin d’être gagné. Nombre des électeurs à ce scrutin sont des conseillers municipaux et ce ne sont pas les difficultés qu’ils ont rencontrées avec la fin des emplois aidés ou le gel de la dotation de fonctionnement de l’État qui va les enthousiasmer… Bref, là aussi, la cote de popularité de « Jupiter » n’est pas au plus haut et la « macronie » risque fort de déchanter…

 

@ suivre…

 

 



10/09/2017
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