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« Rien ne sera plus comme avant »… Et si c’était pire…

Dimanche 10 mai 2020

 

  1. Coronavirus, confinement, etc.
  2. États-Unis : Bernie Sanders se retire, Donald Trump au pouvoir jusqu’en 2024.

 

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Presque trois mois de silence, cela mérite bien quelques explications. Effet de sidération, probablement. Lassitude également. Bref, pendant que tant de monde, confiné, a profité de ces trois mois pour s’épancher, silence ici. Silence rompu donc, aujourd’hui, en cette veille de « déconfinement contrôlé ». Nous allons essayer de faire le point et rattraper le temps perdu… Nous en étions restés à ce qui semble aujourd’hui rangé au rayon de la préhistoire, à savoir la réforme des retraites, les municipales et les primaires démocrates aux USA. On voit bien aujourd’hui combien tout cela est loin même si, s’agissant du dernier point, le pire est à craindre…

 

  1. Coronavirus, confinement, etc.

 

Beaucoup annonçaient une crise économique issue de la reconstitution de la bulle financière. Et voilà qu’un malheureux virus, le « Covid-19 », de la famille des « Coronavirus », initialement actif dans une province chinoise devenue maintenant célèbre, le « Wuhan » (11 millions d’habitants), va précipiter le monde dans une des pires récessions jamais connues. Comment un virus qui a, aujourd’hui, infecté un peu moins de 4 millions de personnes et tué moins de 270 000 personnes a-t-il pu conduire à confiner la moitié de l’humanité et ainsi plonger le monde dans l’abîme, c’est là un grand mystère qu’il va bien falloir, à un moment ou à un autre, tenter d’expliquer. Et d’aucuns de comparer avec, par exemple, la grippe saisonnière, « l’influenza », qui touche chaque année entre trois et cinq millions de personnes et, accessoirement, en tue presque 500 000, autrement dit le double du nombre de victimes actuellement recensées du Covid-19… S’agissant de ces victimes, sous réserve d’inventaire, on sait qu’elles ont au 2/3 plus de 65 ans et qu’aux 2/3 on est en présence de « comorbidité », autrement dit que les personnes décédées souffraient également d’autres maladies telles le diabète, les maladies cardio-vasculaires, les cancers, etc. Ajoutons au passage que la « parité » n’est pas respectée puisque 55 % des personnes décédées sont des hommes ce qui, croisé avec la statistique sur l’âge, dénote d’une forte morbidité chez les hommes de plus de 75 ans…

 

Quoi qu’il en soit, et s’agissant de notre pays, après que le gouvernement a, par la voix de sa ministre de la santé d’alors, Agnès Buzyn, expliqué que nous ne craignions rien et que, de toute façon, le pays était prêt, on a vu ce même gouvernement changer totalement son fusil d’épaule et décider que chacun devait désormais rester chez soi, ce qui revenait à empêcher le virus de circuler et, ce faisant, à empêcher la population de se fabriquer des anticorps. Les mêmes ont alors expliqué que porter des masques ne servait à rien pour, aujourd’hui, en cette veille de déconfinement, les rendre obligatoires. Bref, un canard sans tête qui a fait de nécessité vertu puisqu’en fait, on a aujourd’hui parfaitement compris que le choix fait de confiner la population ne tenait qu’au fait que notre système de santé avait été mis dans l’incapacité de faire face au choc et que, parallèlement, les stocks de masques avaient été drastiquement réduits au motif que c’était là un coût insupportable et qu’il suffisait, si le besoin s’en faisait sentir, de les commander… à la Chine !

 

Au rayon des victimes « collatérales » de la pandémie, outre les personnes physiques dont il a été dit un mot plus haut, on peut, sans exagérer, mettre la démocratie. Car, enfin, porter atteinte à l’une des plus fondamentales libertés qu’est la liberté de circuler, n’est pas rien. Assigner à résidence toute la population, lui interdire tout mode d’expression, y compris celui d’afficher son désaccord avec la politique gouvernementale via des banderoles aux fenêtres, lui interdire d’enterrer ses morts ou d’aller visiter ses proches à l’agonie, lui infliger des centaines de milliers d’amendes – 15,5 millions de contrôles et 915 000 PV de 135 € – voilà aussi un bilan édifiant de la période écoulée. On n’ose à peine souligner ce qu’il est advenu de la vie parlementaire tant il est vrai qu’avec la chambre « bleu horizon » que nous avons, il n’y avait de toute façon rien à espérer…

 

Autre victime « collatérale », la liberté de prescrire des médecins. En l’occurrence, l’interdiction faite aux 226 000 praticiens de prescrire… de la chloroquine. Et, chacun l’aura compris, on aborde ici l’affaire du remède promu par le professeur Raoult de l’IHU de Marseille, autrement dit l’association azithromycine-hydroxychloroquine . Que le sieur Didier Raoult soit l’un des meilleurs spécialistes mondiaux d’infectiologie ne fait aucun doute. Qu’il ne corresponde pas exactement à l’idée que l’on se fait volontiers de ce à quoi doit ressembler un « professeur de médecine », n’en fait pas davantage. Loin du costume-cravate et du ton doucereux, on pense avoir à faire avec lui à une sorte de barde breton… Que l’homme ne soit pas politiquement « sûr », c’est-à-dire, comme l’immense majorité de ses collègues, plutôt classé à droite est une assurance dès lors que l’on regarde ceux qui le soutiennent (Christian Estrosi ou Renaud Muselier). Mais, bon, quand on sait que dans ce milieu et dans cette génération, être proche du PS vous faisait passer pour un dangereux gauchiste… Bref, Didier Raoult a été déclaré trublion, fraudeur, etc. Et, comme à ce qui touche à tout débat sur la période en cours, il a été mis à l’écart, ridiculisé dans les médias mainstream. Que n’avait-il osé dire que cette pandémie était comparable à une grippe ! Ce en quoi, il semble avoir eu tort puisque le nombre de décès occasionnés est très inférieur à ce que le pays connaît chaque année, sans qu’on s’en émeuve… Que dans un pays qui se dit démocratique il soit impossible d’entendre des avis divergents, est désormais un constat. Disons-le, on n’en est guère surpris puisque depuis la crise des Gilets jaunes, c’est désormais une évidence.

 

Autre terrain de « mésentente », l’école. Et autre victime collatérale, le bac. Gageons que même si les élèves ont « lâché l’affaire » depuis février, cela n’empêchera pas le taux de réussite du bac 2020 d’être au moins égal, et en réalité probablement supérieur, à celui des années précédentes. Pour l’avoir vécu « in-situ », il revient à l’aimable rédacteur de cette chronique de faire état de cette expérience circonscrite au seul département de la Réunion en 2003. Alors que l’ensemble des professeurs des lycées, collèges et lycées professionnels s’étaient mis en grève à partir du mois de mars, le taux de réussite de l’ensemble des baccalauréats avait, cette année-là, atteint un niveau jamais atteint et, au passage, dépassé la moyenne nationale… Ou comment faire la démonstration que moins les élèves ont cours, mieux ils réussissent (voir ici). C’est évidemment ce qui va se passer cette année sur l’ensemble du territoire national avec, au passage, la fin des épreuves écrites et orales, anonymes, au profit d’un baccalauréat passé intégralement en contrôle continu et des notes qui se sont arrêtées à la mi-mars ! Dans ce contexte, l’actuelle polémique sur la réouverture ou pas des classes est une aimable plaisanterie. Elle ne sont rouvertes qu’au volontariat et au seul motif de permettre aux parents de retourner travailler. Il s’agit donc simplement d’user de nos enseignants que comme simples gardiens d’élèves...

 

Un mot de l’hôpital public. Déjà mal en point avant la crise, mis à rude épreuve par un afflux de malades hors de proportion de ce qu’il est capable d’absorber, la crise a eu le mérite de lui permettre de retrouver, paradoxalement, les moyens de fonctionner hors de l’administration tatillonne qu’il doit subir en temps normal. Ainsi a-t-on pu entendre nombre de soignants – médecins, infirmières, aides-soignantes, etc. – se féliciter d’avoir retrouvé durant cette période une liberté dont ils n’avaient plus l’expérience depuis bien longtemps : solidarité, mobilisation de toutes les énergies et mise en retrait des services administratifs, autrement dit de ces directions d’hôpitaux et Agences régionales de santé qui n’ont d’yeux que pour leurs tableaux Excel et ne songent qu’à faire des économies. Seulement voilà, passée l’alerte, les tableaux Excel reviennent. Les témoignages se multiplient sur ces enquêtes diligentées par la hiérarchie administrative hospitalière sur leur activité durant les deux mois écoulés. Autrement dit, et alors que la population, chaque soir à 20 h, applaudit « la première ligne », ceux et celles qui étaient de fait en dernière ligne entendent reprendre la main. Une plaie ! Ces gens-là sont une véritable plaie ! Ce sont les mêmes qui ont diligenté l’abandon des stocks de masques FFP2, fait des coupes sombres dans les dépenses de santé, qui vont aujourd’hui essayer de reprendre ce qu’ils ont dû un moment lâcher. Ils devraient néanmoins se méfier. Les deux mois écoulés ont permis à l’ensemble des personnels de santé de retrouver solidarité, fraternité et sens du métier pour lequel ils s’étaient engagé. Ils ont montré à l’ensemble du pays qu’on pouvait compter sur eux, qu’ils étaient capable de se donner sans compter. Il ne va pas être simple de les faire entrer dans le rang sans qu’ils songent à user de cette popularité pour appuyer là où ça fait mal : les salaires, les conditions de travail, le management, etc.

 

Enfin, au rayon des dégâts collatéraux, comment passer sous silence la récession qui s’abat. Et, avec elle, son lot de chômeurs. Alors, certes, le gouvernement, instruit de l’expérience de 2008, a choisi de dépenser sans trop compter. On se souviendra à l’occasion du débat sur la nécessaire réforme des retraites au motif qu’il manquait une dizaine de milliards… Et, en regard, on voudra comparer avec ce qui vient d’être dépensé au seul motif de la compensation du chômage partiel. On parle ici de 60 milliards ! Et c’est évidemment sans compter avec les autres mesures. Payées comment ? Avec de la dette supplémentaire, bien sûr. Seulement, chacun l’a compris, la « reprise » ne va pas de soi. On n’arrête pas impunément une machine économique deux mois durant sans qu’il on coûte, beaucoup… Et se posera donc la question évidente : qui va payer ?

 

Et ceci nous donne l’occasion de revenir sur un autre « dégât collatéral » de cette crise, l’UE. Si cette crise a fait une démonstration éclatante, c’est bien que « l’Europe », entendez l’Union européenne, n’est que pur fantasme. Le rêve des fédéralistes de tout poil vient de prendre une grosse claque car c’est dans l’adversité que l’on juge de la réalité de ces choses-là. Et le constat est clair : les frontières se sont reconstituées comme jamais depuis cinquante ans, Schengen a volé en éclats et chaque nation a géré la crise comme elle l’entendait. On peut, par exemple noter que la Suisse qui, comme chacun le sait est hors-UE, s’est en gros alignée sur la position française : confinement, etc. tandis que la Suède faisait, avec succès, le pari inverse. Quant à l’Allemagne, elle reste l’Allemagne. Et la Cour de Karlsruhe vient de le rappeler avec fracas en demandant à l’UE de justifier des 1000 milliards de reprise de dettes qu’elle avait opérés (voir ici). Au point de d’aucuns s’inquiètent. Car la crise à venir va être rien moins que gigantesque et ces deux mois passés ont apporté la preuve qu’il n’y avait rien à attendre de l’Europe. Chacun va gérer « au mieux » et sans le moindre souci de ce qu’il advient de ses voisins et « amis ». L’Italie est évidemment à suivre de près car même si Matteo Salvini est passé à la trappe, l’absence totale de solidarité de l’Europe à son endroit est rien moins que dévastatrice. Et même si le gouvernement italien actuel est réputé bien disposé à l’endroit de l’UE, ce qu’elle vient de connaître conduit une grande partie du peuple italien à considérer que cette Europe-là est au mieux inutile, au pire nuisible. La France, l’Italie, l’Espagne, bref, l’Europe du Sud va voir ses déficits exploser et va devoir affronter une crise sociale sans précédent. L’Allemagne et ses satellites ne vont évidemment pas accepter la mutualisation des dettes. Les économies vont donc diverger encore davantage et, dans un tel contexte, va se poser l’existence même de la monnaie unique. C’est donc à une crise de l’Europe et de son emblème, l’euro, que l’on va assister. Faute de penser la dislocation du système, c’est donc dans les pires conditions qu’on devra devoir l’affronter. Des vallées de larmes en perspective… un chômage de masse comparable à celui qui a suivi la crise de 29, des millions de gens plongés dans la pauvreté et, au sommet, des dirigeants qui sont incapables d’imaginer la moindre solution. Car comment imaginer que ceux-là même qui ont mis leurs peuples dans une telle m… puissent les en tirer ?

 

On entend beaucoup dire que le monde d’après ne pourra être le même que celui d’avant. Et les écolos de tout poil de nous expliquer que cette crise va être l’occasion de « revoir les fondamentaux »… Mais, les mêmes, sont bien incapables de nous expliquer par quel miracle une tel changement de cap pourrait advenir. C’est qu’en effet les forces qui dominent, qui ont fait en sorte que l’ensemble de la production, sa quasi intégralité, et pas seulement les masques, a été délocalisée, qui ont fait en sorte que la finance prenne le dessus sur toute autre considération, n’ont nulle intention d’en rabattre. Alors, certes, on peut imaginer que dans notre « beau pays », on prendra la peine de reconstituer le stock de masques en les faisant fabriquer… en Roumanie, par exemple, en Europe dans le meilleur des cas. Mais, pour le reste ? Qui peut raisonnablement espérer que l’industrie textile revienne ? Comment remettre en cause la division internationale du travail que 50 années de globalisation a établie ? Quant aux partisans de la décroissance censée répondre à la « crise écologique », comment vont-ils pouvoir la vendre avec quelque chance de succès quand la décroissance que l’on connaît aujourd’hui se traduit par un tel flot de misère ? Autrement dit, quels affects va-t-on pouvoir mobilier pour faire en sorte que le monde de demain soit non seulement différent de l’actuel, mais enviable ? Avec quels objectifs ? Avec quelles forces sociales à mobiliser pour y parvenir ? Et pour faire quoi ? Quoi de différent, de fondamentalement différent ? On mesure à l’aune de l’ampleur des questions posées que loin d’avoir les réponses le rédacteur est dans un profond scepticisme quant à la chance de voir « le monde d’après » n’être autre chose que pire que celui d’avant…

 

  1. États-Unis : Bernie Sanders se retire, Donald Trump au pouvoir jusqu’en 2024.

 

Nous nous étions quittés en février avec un Bernie Sanders susceptible de remporter les primaires démocrates aux USA. Depuis, le vent a tourné. Celui que l’on avait cru dans les choux, Joe Biden, a réussi à mobiliser en sa faveur tout ce que le camp démocrate compte de modérés, de timorés et, en premier lieu hélas, et comment ne pas le déplorer, la « communauté afro-américaine » au seul motif, semble-t-il, que Joe Biden ayant été le vice-président de Barak Obama, le « premier président noir des USA », cela lui valait onction… Ajoutons qu’il se dit que le fait que Bernie Sanders fut juif lui aurait également nuit au sein de cette même communauté que l’on sait travaillée par les évangélistes de tout poil… Bref, faisant le constat de sa défaite annoncée, Bernie Sanders a rendu son tablier. On notera au passage qu’Élizabeth Warren, donc beaucoup considéraient que son programme était proche de celui de Bernie Sanders, a refusé après son propre abandon toute aide ou tout ralliement à celui-ci et, ce faisant, a plié le match. Une sorte de Benoît Hamon local, en quelque sorte…

 

De ce fait, donc, Joe Biden devrait être le candidat démocrate en novembre et, l’histoire se répétant et n’ayant aucune raison de ne pas le faire vu la stupidité des démocrates, Donald Trump sera réélu « dans un fauteuil ». Gageons que les casseroles Ukrainiennes de Biden ressortiront opportunément… Cherry on the cake, on vient d’apprendre qu’une ancienne assistante parlementaire, Tara Reade, a porté plainte contre Joe Biden pour harcèlement sexuel pour des faits présumés s’être passés en 1993 (voir ici). Quel que soit le devenir de cette plainte, après l’épisode #MeToo, cela devrait priver Joe Biden d’un certain nombre de voix démocrates. Et comme son programme a peu de chance de convaincre les partisans de Bernie Sanders, on sent que l’affaire est à peu près aussi mal voire plus mal engagée qu’avec Hillary Clinton. Le monde va donc devoir faire avec Donald pendant encore cinq ans. Une éternité. Merci aux « modérés » démocrates de ce cadeau… Ne reste plus à espérer que le fou furieux ne nous déclenche pas une guerre avec la Chine. Car manifestement, l’Empire s’inquiète de se voir rattrapé par la Chine. Et, comme on le sait, qui veut noyer son chien… Après les ADM de Saddam Hussein, voici donc venu le temps du virus chinois conçu dans quelque laboratoire du Wuhan. Et, comme avec les ADM, l’administration Trump prétend avoir des preuves… preuves qu’elle se garde bien de divulguer, ce que les chinois, à juste titre demandent. Espérons que cette manœuvre ne soit qu’à seule fin électorale, que rien de fâcheux ne soit entrepris d’ici l’élection de novembre et que celle-ci passée, la tension retombe. Il ne manquerait plus qu’une guerre d’une telle ampleur éclate…

 

@ suivre…

 

 



10/05/2020
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