Péages, prisons, Bahamas Leaks… Heureusement, il fait beau !
Dimanche 25 septembre 2016
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La nouvelle est sortie en début de semaine : le gouvernement, par la voix de son sous-ministre des transports, Alain Vidalies, lance un grand plan de rénovation autoroutier d’un montant d’un milliard d’euros… à l’entière charge des usagers via une augmentation du tarif des péages de 0,4 % qui s’ajoutera aux augmentations déjà prévues entre 2018 et 2020.
La nouvelle étonne à plus d’un titre… On se souvient tout d’abord du pseudo psychodrame médiatisé sous le « règne » d’Emmanuel Macron à propos de la renégociation des concessions d’autoroutes qui a abouti à la signature d’un accord le 9 avril 2015 ; accord dont il est actuellement impossible de connaître les termes ainsi que le démontre le sort donné à la requête de Raymond Avrillier, militant écologiste et ancien adjoint au maire de Grenoble (dont le lecteur pourra prendre connaissance via l’article que lui a consacré Martine Orange pour Mediapart le 19 septembre 2016). Outre cette opacité suspecte qui laisse à penser qu’on dénie au citoyen le droit de connaître ce que ses élus signent en son nom, on est à tout le moins étonné de cette annonce d’un plan de travaux supplémentaire quand ceux prévus dans le cadre de l’accord signé en 2015 ont à peine commencé (3,2 milliards d’euros (dont 80 % à la charge des sociétés d’autoroutes).
Et, dès lors, remonte une histoire qui a tout à voir avec la spoliation du pays, histoire qui commence par le fait que toutes ces autoroutes ont été, pour l’essentiel, financées par le contribuable pour ensuite être honteusement privatisées par Dominique de Villepin en 2006, privatisation qui aboutit à priver l’État de ressources considérables et permet aux sociétés d’autoroutes – Vinci, Eiffage, Abertis – « de se faire des couilles en or ». Il suffit pour s’en convaincre de lire cet article publié le 22 décembre 2014 par le journal La Tribune où l’on voit, entre autre, que la privatisation des autoroutes équivaut, pour l’État, à avoir emprunté au taux exorbitant de 7,4 % !.. que les augmentations de tarifs des péages ont toujours été supérieures à l’inflation, que ces augmentations se retrouvent pour l’essentiel dans la poche des actionnaires, y compris en 2009, année de récession économique dont l’ampleur est volontiers comparée à la crise de 1929. On peut, à cette occasion, rappeler l’avis rendu par l’Autorité de la concurrence en septembre 2015 :
C’est, en regard, avec une extrême sévérité que l’on jugera l’action du gouvernement en commençant par les responsables de l’accord de 2015 – Emmanuel Macron et Michel Sapin – pour poursuivre par l’actuel sous-ministre en charge des Transports, Alain Vidalies, qui nous explique que « ça prendrait trop de temps » de négocier avec les sociétés d’autoroutes… et, bien sûr, globalement, le contribuable-électeur-usager ne manquera pas de sanctionner cette honteuse affaire dans les urnes… Le « tous pourris » a de beaux jours devant lui puisqu’on le voit à cette occasion “gauche” et droite – à l’exception notable de François Bayrou – ont une remarquable propension à se coucher devant les grands groupes au mépris de l’intérêt général qu’ils prétendent défendre.
Autre affaire dont on parle, le plan présenté par Jean-jacques Urvoas, ministre de la Justice depuis le départ de Christiane Taubira fin janvier 2016. En substance, et à cette occasion, on apprend que le taux d’occupation dans nos prisons est de 118 %, taux moyen qui cache de fortes disparités et peut atteindre plus de 200 % dans six établissements dont la prison de Fresnes.
Pour y faire face, le ministre a convoqué dans cette prison une conférence de presse ce mardi 20 septembre au cours de laquelle il a annoncé « qu’il conviendra de construire entre 10 309 et 16 143 nouvelles cellules d’ici au 1er janvier 2025 ». On peut certes s’étonner que les bornes de l’intervalle soient à l’unité près mais, surtout, reste pendante la question de la nécessité d’ouvrir de nouvelles prisons quand on sait que jamais on n’en ferme… On comprend aussi, à cette occasion, que derrière l’image « de gauche » attachée à Christine Taubira pour cause de « mariage pour tous », se cache un exercice ministériel médiocre puisque rien n’a été fait sur ce terrain extrêmement sensible de la surpopulation carcérale. Rappelons qu’une loi votée en 1875 prévoit que toute prisonnier a droit à une cellule individuelle. Cette loi, comme beaucoup d’autres, est évidemment restée lettre morte. Dans le même ordre d’idée, seul un tiers des prisonniers exerce un emploi (dont la rémunération est par ailleurs scandaleuse) ce qui signifie que les 2 prisonniers sur 3 passent 23 h sur 24 dans leur cellule, ce qui fait de nos prisons une véritable poudrière !
Ce plan Urvoas a aussi été l’occasion de faire le point sur la très délicate question du traitement à accorder aux djihadistes incarcérés. Leur nombre – plus de 1 500 – pose un vrai problème de sécurité, tant pour les surveillants dont l’un a été agressé au couteau il y a moins d’une semaine qu’en termes plus généraux de propagation de l’islam radical dans les prisons. Les concentrer ou, au contraire, les diluer au risque de les voir « faire des petits »… telle est la question à laquelle peu de réponses sont apportées. Se mettent en place des « centres de déradicalisation » dont l’efficience est en question. Bien évidemment, sur un terrain aussi mouvant, la droite radicale, tendance Sarkozy, Ciotti ou Le Pen, en fait des montagnes et il est à craindre que, dans le contexte actuel, elle ne reçoive une bien meilleure écoute que les paroles pondérées de telle ou tel.
Comme chaque année précédant des élections, les yeux se portent sur ce que font les conseillers des cabinets ministériels. L’année 2016 n’échappe pas à la règle et, après une première alerte en juin, on apprend ce lundi par un article de une du journal « de révérence », Le Monde, que c’est une vraie saignée, que tous ces conseillers de mauvaise politique sentent le vent tourner et n’ont de cesse de se trouver un point de chute, qui dans le privé, qui dans le public, c’est selon. À défaut de plaindre ce petit monde, on peut penser qu’il s’agit là du plus sûr signe de la déroute qui s’annonce en 2017. La méthode Coué fait fureur en façade mais, dans les arrière-cours du pouvoir, nul ne s’y trompe et chacun essaie de sauver les meubles, c’est-à-dire son emploi. Comme le dit aimablement le journal, « À la veille d’une possible alternance politique, cette hémorragie témoigne des doutes et du malaise qui taraudent l’exécutif ».
Ce qui nous amène à la préparation des futures élections. À droite, on ne parle que des primaires. La commission ad-hoc s’est réunie ce 21 septembre et a retenu sept candidatures sur les huit annoncées initialement. C’est Hervé Mariton, le très catholique député de la Drôme, qui en fait les frais au motif qu’il n’aurait pas réuni un nombre suffisant de parrainages d’adhérents de LR (il lui aurait manqué une trentaine de signatures pour les 2 500 exigées). À noter, au passage, que sur la même ligne politique, figure un certain Jean-Frédéric Poisson dont la candidature ne sera retenue qu’au seul motif qu’il est membre du « Parti chrétien démocrate » de Christine Boutin et, donc, à ce titre, semble exempté de devoir satisfaire les critères communs. On peut penser qu’il s’agit là d’un subterfuge destiné à laisser croire que cette primaire de la droite n’est pas une primaire de la seule UMP, pardon LR…
Tout ce petit monde devrait se retrouver le 13 octobre pour un premier débat organisé par RTL, TF1 et Le Figaro. Gageons qu’on y verra un Nicolas Sarkozy « en grande forme », mitonnant une fois encore quelque formule choc dont il a le secret avec l’espoir de refaire l’opération de siphonage des voix du FN de 2012, ce que l’on appelle la « stratégie Buisson », qui consiste à doubler Marine Le Pen sur sa droite. Dans ce rôle, N.S. a réussi cette semaine à enflammer la mediasphère avec un « Dès que l'on devient français, nos ancêtres sont gaulois. » du plus bel effet… Dans le jeu de bonneteau auquel on assiste, on voit que Marine Le Pen est par ailleurs accusée d’être de gauche par une partie de la « droite identitaire », ce qui lui convient parfaitement pour son opération de « recentrage » destinée à percer le « plafond de verre » qui fait qu’aux dernières régionales, le FN n’a gagné aucune région. L’université d’été du FN rebaptisée « Estivales de Marine Le Pen » qui s’est tenue le week-end dernier à Fréjus chez le fringant sénateur-maire David Rachline, propulsé directeur de campagne, en témoigne à l’envi, la flamme et le nom du FN ont disparu au profit de la « douce blondeur » de Marine…
À gauche, dans le même temps, rien de bien nouveau. Le bonimenteur de chez Rothschild, alias Emmanuel Macron, tente de se lancer mais l’appareil du PS réagit. Et c’est ainsi que l’on entend Thierry Pech, le directeur général de Terra Nova, le think tank “proche” du PS, renoncer à participer au colloque des réformistes européens dès lors qu’y a été confirmée la présence d’Emmanuel Macron. Du côté des primaires du PS, nul n’a compris si Arnaud Montebourg entendait y participer et s’il en acceptait toutes les conséquences, autrement dit de se retirer si François sort victorieux de ces primaires. De son côté, Benoît Hamon, l’éphémère ministre de l’Éducation nationale et représentant de l’aile gauche du PS, outre la création d’un micro-parti qui répond au doux nom d’« Elpis » (personnification de l’espoir dans la mythologie grecque et qui fait ricaner sur les réseaux sociaux) tente de se faire entendre en rencontrant, ce mercredi, Bernie Sanders, le candidat malheureux à la primaire du parti démocrate américain. Pas sûr que ce soit de quelque efficacité de ce côté de l’Atlantique… un sondage Harris Interactive de ce jeudi indiquant qu’entre 26 et 36 % des sympathisants de gauche n’a confiance dans aucun des candidats connus à ce jour (Hollande, Macron, Montebourg, etc.)
De son côté, la direction du PCF continue à hésiter, ne sachant comment se sortir du bourbier dans lequel elle s’est mise relativement à la candidature de Jean-Luc Mélenchon. Signe de tangage manifeste, la motion de la direction avait déjà obtenu une très courte majorité au dernier congrès et ce ne sont pas les défections internes, telle celle de Marie-George Buffet, ou externes, telle celle de Clémentine Hautain, qui vont les aider. En tout état de cause, continuer à tergiverser, attendre la fin du mois de novembre, tel que cela a été annoncé, pour se décider est prendre le risque de devenir inaudible et, en cas de ralliement tardif à la candidature de JLM, devoir paraître « manger son chapeau » et discuter des législatives en position de faiblesse. C’est aussi, disons-le, rentrer bien tard dans la campagne et peser bien faiblement sur le programme du candidat. Si, à l’inverse, le PCF devait être amené à présenter un candidat, bonjour le score à l’arrivée et bonjour les législatives derrière. Enfin, on voit mal comment un ralliement au candidat sorti vainqueur de la primaire du PS pourrait être supporté en interne, chez ce qui reste de militants au parti, fût-ce Montebourg… Il sera quand même difficile d’expliquer que JLM est « infréquentable » quand Montebourg le serait… Il y aurait tous les risques de voir ce qui reste de ce parti exploser en vol…
Est-il besoin de parler ici de l’autre primaire, celle des écolos ? Poser la question, c’est y répondre. Manifestement, toute cette mouvance ne sait plus à quel saint se vouer depuis que le médiatique Nicolas Hulot a déclaré forfait. Quel que soit le candidat qui sortira de cette primaire, fût-ce la plus connue d’entre eux, Cécile Dufflot, ce sera une candidature « de témoignage » qui, par rapport à 2012, n’a été anticipée d’aucun accord avec le PS pour les législatives. Et, donc, la perspective est assez simple : il n’y aura pas un seul député écolo dans la prochaine assemblée. Avec cette disparition, c’est aussi la perte des revenus et autres facilités (attachés parlementaires, moyens divers attribués aux députés, etc.) qui vont disparaître. Comme en 2012, une partie de l’électorat écolo risque fort de se voir « siphonné » par JLM qui fait feu de tout bois sur ce terrain. Ainsi a-t-il été donné aux lectrices de Gala, emblème de la presse people, de se voir donnés des conseils minceurs par l’ingestion de quinoa et défendue la cause animale… Les bonnes âmes s’en sont émues… Quoi, JLM fait dans le people…beurk, beurk, beurk… Ce serait là une marque d’infamie. Comme le dit JLM lui-même sur son blog, tout ceci participe du mépris de nos élites à l’endroit du peuple. S’il est vrai que l’on peut ne pas être tenté par le régime macrobiotique ou ses avatars, on voit mal au nom de quoi il serait infâmant de s’adresser aux lecteurs d’une presse dont on connaît par ailleurs tout à la fois le côté populaire et souvent peu politisé. JLM n’est pas venu parler de sa famille, de ses enfants – comme l’a fait Emmanuel Macron dans Paris Match – mais a défendu certaines de ses convictions “écolo”. Où est le mal ?
Si l’on prend un peu de champ, que l’on sort un peu de l’hexagone, on ne peut qu’être saisi par la déconfiture de l’Europe. Passons pudiquement sur ce qui est advenu du dernier sommet censé « remettre l’Europe sur les rails » puisqu’une fois encore il a produit une déclaration commune aussi indigeste qu’habituelle. Mais l’affaire se complique si l’on prend en compte les remous que suscitent le TAFTA – l’accord de libre échange Europe-USA parfois nommé TIPP – et son alter ego canadien, le CETA en passe d’être signé. Même les allemands s’en émeuvent : on parle de plus de 300 000 manifestants en ce 17 septembre. La France a officiellement fait savoir qu’il fallait arrêter de négocier. Ce dont la Commission en charge n’a que faire puisqu’il faudrait l’unanimité des 29 membres (!) pour prendre une telle décision. La posture ainsi prise apparaît pour ce qu’elle est dès lors que le représentant du gouvernement en charge de cette affaire, Matthias Flekl, demande l’arrêt des négociations mais donne son accord à la signature du CETA ; tout ceci pendant que Pierre Moscovici – « Mosco » pour les intimes – dans son rôle de « Commissaire européen aux Affaires économiques et financières, à la Fiscalité et à l'Union douanière » dit qu’« il n’est pas pertinent d’arrêter les négociations ». On mesure là toute la cohérence du PS entre un secrétaire d’État officiellement en charge d’un dossier et un hiérarque du PS, grand ami du Président, propulsé à la Commission. Nul doute que tout ceci fasse très mauvais effet chez les électeurs potentiels du PS, s’il en reste…
Mais, comme si cette affaire de TAFTA/CETA ne suffisait pas, on a appris ce 22 septembre via ce que l’on désigne maintenant comme les Bahamas Leaks, qu’une ancienne commissaire européenne à la concurrence, Neelie Kroes, néerlandaise – surnommée « Nickel Neelie », en référence à la « Iron Lady » (dame de fer), Margaret Thatcher – a été directrice d’une société offshore aux Bahamas, répondant au doux nom de Mint Holdings Ltd, que la dame s’était bien gardée de la déclarer à son autorité de tutelle – dont on se demande si elle en eût pris ombrage… – société dont une des raisons d’être était d’acheter des actifs à Enron, la société américaine d’énergie qui a connu une faillite retentissante lors de la crise de 2001, pour le bénéfice d’émirs du Golfe. Cerise sur le gâteau, au sortir de son poste à la Commission européenne, la gente dame s’est fait embaucher par Bank of America Merrill Lynch et siège au sein du Comité de conseil en politique publique d’Uber ! En admettant que cette dame, que le magazine Forbes avait classée à cinq reprises comme l’une des femmes les plus puissantes du monde, ait, ainsi qu’elle l’affirme, simplement conservé de simples relations amicales avec les émirs alors qu’elle était, peu de temps auparavant, la négociatrice de son pays pour l’achat de corvettes à destination des mêmes émirs, il reste que beaucoup s’interrogent sur sa neutralité dans le processus de libéralisation de l’énergie qu’elle a eu à mettre en œuvre au niveau européen. Disons-le, cette affaire de « neutralité » est une blague et on mesure à l’occasion de cette affaire les liens incestueux qu’entretiennent les membres de la Commission européenne avec les « milieux d’affaires ».
Cette affaire Bahamas Leaks, qui succède aux LuxLeaks, apparaît dès lors comme un scandale supplémentaire après que l’on a appris que Manuel Barroso, l’ex président de la Commission européenne, venait de se voir embauché par Goldman Sachs au lendemain du Brexit avec l’objectif avoué par la banque d’affaires de contourner la perte de leur « passeport européen » depuis Londres. On passera sur le fait que son successeur au poste de président de la Commission, Jean-Claude Junker, est mouillé jusqu’aux os dans la mise en place d’une fiscalité “accueillante” pour les entreprises au Luxembourg…
En tout état de cause, la multiplication de ces « affaires » ne peut que donner raison à tous ceux qui disent que l’Europe, ça suffit ! Alors, bien sûr, il leur sera demandé d’attendre des jours meilleurs, d’attendre que les 27 se mettent d’accord pour que tout ceci prenne fin. Autant dire que cette promesse d’avenir radieux a peu de chances de convaincre et qu’il faudra bien qu’un jour, enfin, la « gauche de la gauche » cesse d’être timorée sur le sujet, laissant à Marine Le Pen et ses semblables le bénéfice indu de récolter les fruits de ce désamour profond qui saisit les peuples européens. Le lecteur est invité à lire l’excellent article qu’a commis Frédéric Lordon sur son blog hébergé par Le Monde Diplomatique sur le brexit.
Si maintenant et dans la foulée, on s’intéresse à la campagne présidentielle américaine, on ne peut qu’être troublé par la peine qu’à Hilary Clinton, la candidate démocrate, face à un adversaire que tout le monde croyait ne pas faire le poids, Donald Trump, et par les soutiens qu’elle reçoit de l’oligarchie en place. On savait les Clinton en bonne intelligence avec Wall Street mais on vient d’apprendre cette semaine que Bush père comptait voter Clinton et, avec lui, ce que les néo-conservateurs comptent d’éléments de poids tels Bill Kristol, Richard Perle, Dick Cheyney ou Paul Kagan. En d’autres termes, et à des degrés divers, les néoconservateurs à qui l’on doit la guerre en Irak, se rangent, avec leur hebdomadaire de référence, le Weekly Standard, derrière Hilary Clinton !
On peut, au passage, citer Joe Scarborough, animateur de Morning Joe sur MSNBC : « Hillary est la néocon des néocons » ou encore Dan Senor, agent néoconservateur de premier plan et ancien conseiller en politique étrangère de Mitt Romney, qui a déclaré : « Hillary est plus belliciste que n'importe lequel d'entre nous ! » Si l’on se souvient en outre qu’Hillary Clinton n’avait pas hésité à comparer les actions de Vladimir Poutine en Ukraine aux transferts de population menés par Hitler avant la Seconde Guerre mondiale, on a effectivement tout lieu d’être inquiets…
Cette inquiétude est en partie partagée aux USA. Ainsi a-t-on vu, symétriquement, qu’il se trouve des voix que l’on situerait chez nous « à gauche », telle Suzan Sarandon qui, faute d’avoir vu Bernie Sanders remporter la primaire démocrate, déclarent qu’ils ne pourront pas voter pour Hillary Clinton. On peut se demander si la baisse dans les sondages d’Hillary Clinton ne trouve pas sa source dans la tenaille qui se fait jour pour elle : candidate de l’oligarchie et des « minorités » contre un candidat « populiste » dans lequel se retrouvent l’Amérique blanche et pauvre, celle des perdants de la mondialisation, celle des « red necks », etc. Et, dès lors, la tendance est forte de faire le parallèle entre cette élection aux USA et le vote sur le brexit au Royaume-Uni… Ce sont, en gros, les mêmes couches de la population qui, faute d’avoir quelque espoir, entendent « renverser la table ». Bien évidemment, un tel parallèle n’est pas non plus sans pertinence quant au vote FN chez nous. Et, dans tous ces pays, un trait commun : une gauche, ou ce qui en tient lieu, paye le prix de son ralliement à la mondialisation, sa consanguinité avec les milieux d’affaires, son abandon des couches populaires, ne parle quasi exclusivement qu’aux petits-bourgeois (rebaptisés « bobos » chez nous), ne fait de politique que sociétale (telle le « mariage pour tous ») quand disparaissent les emplois, que monte le chômage, que stagnent les salaires des décennies durant, qu’est sanctifiée l’insécurité sociale et promue la précarité. Dans ces conditions, comment s’étonner de voir le cœur de cible de l’électorat de gauche, les « couches populaires », se réfugier dans l’abstention ou, pire, voter à l’extrême-droite ?
@ suivre...
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