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L’ère des boules puantes

Dimanche 29 janvier 2017

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Sujets traités :

  1. Primaire du PS : sans surprise…
  2. Penelope Fillon, plus qu’une épine, un gros boulet !

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1. Primaire du PS : sans surprise

Nous avions déjà relevé la semaine passée le cafouillage sur les chiffres de la participation au 1er tour de la primaire du PS. Le début de semaine et les réponses alambiquées des responsables de cette opération n’ont fait que nous conforter dans l’idée que bien peu nombreux furent ceux qui ont crû bon de participer à cette affaire. Mais, comme il fallait à tout prix prouver le contraire, la direction du PS a décidé de faire un peu de gonflette afin de dépasser, coûte que coûte, le chiffre minimal en deçà duquel l’échec eut été patent, 1,5 millions, et tout fut fait dès lors dans la précipitation et l’amateurisme le plus complet pour l’obtenir. 300 000 participants ont donc été ajoutés sans que les résultats des candidats ne s’en ressentent, au centième près ! Belle performance statistique qui n’a fait que souligner cruellement l’échec de cette primaire. On notera au passage qu’aucun des sept candidats n’en a contesté le résultat et, ce, dans la plus pure tradition du PS et de ses congrès dans lesquels le résultat du vote de « courants » était décidé d’avance entre leurs champions et en totale indépendance du vote réel dans les sections…

 

Le débat du mercredi soir n’apporta rien de bien nouveau. Chacun campa sur ses positions, Valls tentant de la jouer laïc et homme de pouvoir tout en montrant en quoi les propositions de Benoît Hamon pouvaient poser souci, revenu universel et légalisation du cannabis en tête de gondole… Après le ralliement opéré en début de semaine de Martine Aubry et ses amis et après l’appel à voter en sa faveur d’Arnaud Montebourg dès dimanche soir, on savait le match plié d’avance, ce que confirma sans coup férir le vote de ce dimanche.

Benoît Hamon sera donc le candidat du PS. Si personne n’attend de Manuel Valls qu’il fasse réellement campagne pour son adversaire, ses soutiens ne vont pas se priver de tirer dans le dos de Benoît Hamon et, accessoirement et plus ou moins ostensiblement, vont changer de cheval, autrement dit se rallier à Macron. Rien de fondamental ne les oppose à lui, ils partagent avec lui une vision libérale grand teint et, comme ailleurs, on sait que ces gens-là ne restent dans une organisation que tant qu’ils la dirigent. Le PS est dans un tel état que, raisonnablement et en termes de carrière et de sinécures, ce parti semble voué à une « traversée du désert » bien trop longue pour ces gens pressés.

 

Beaucoup, à gauche, se figurent qu’il suffirait, maintenant, que Jean-Luc Mélenchon et Benoît Hamon se parlassent pour qu’entre gens de bonne compagnie, autour d’une tasse de thé, on discutât sérieusement et l’on trouvât un accord qui, moyennant quelques accommodements, aboutît au renoncement de l’un des deux. C’est là une vision pour le moins simpliste qui s’accorde mal tant à la nature des hommes que de la politique. N’insistons pas sur le « bal des égos » assez peu compatible avec ce scénario… C’est, en outre, fondé sur l’idée en grande partie fausse que Benoît Hamon serait « insoumis compatible », autrement qu’il n’y aurait entre son programme et celui de JLM qu’une affaire de nuances. Le débat de ce mercredi fut pourtant, sur ce point édifiant. La « fin du travail » dont il prétend faire l’horizon et son affaire de « revenu universel d’existence » (RUE) ne sont pas du tout dans le programme de JLM. Rien en outre dans le programme de BH sur les retraites en dehors de la prise en compte quelque peu éthérée de la « souffrance au travail » qui devrait être intégrée dans le compte pénibilité créé par la loi El Khomri. Et, y compris sur cette affaire de RUE, on aura compris qu’en fait, il s’agit d’un lointain horizon ne se traduisant, en fait, que par l’extension aux jeunes 18-25 ans du RSA actuel… En d’autres termes, beaucoup de bruit pour rien en dehors du fait qu’il s’inscrit dans la mise au rebus de l’objectif du plein emploi. Rien de sérieux sur le partage du travail en dehors de vagues accords des partenaires sociaux dont on imagine quand même qu’ils seraient conclus par branche. Et puis, que dire de la politique étrangère ? S’il est vrai qu’aucune élection ne se gagne ou se perd sur ce terrain, il reste qu’on a vu, en fait, fort peu de différences entre Valls et Hamon sur ce terrain. La France s’en va en guerre aux quatre coins du monde au nom de la « lutte contre le terrorisme » des néo-conservateurs américains, Washington change de stratégie au Moyen-Orient et tant Valls que Hamon restent muets, communiant de concert dans l’hostilité à la Russie poutinienne… On aura vainement cherché la moindre différence entre les deux et il va sans dire qu’on est loin de la façon dont JLM et ses amis entendent réorienter la politique étrangère de la France avec la sortie de l’OTAN, le dialogue avec la Russie, etc. En d’autres termes, il n’y aura pas d’accord Hamon-Mélenchon et chacun ira jusqu’au bout. Hamon fera un score à un chiffre, largement devancé par Mélenchon et Macron. Le PS se prendra une raclée aux législatives qui suivent, l’hémorragie des adhérents s’amplifiera, une bonne partie d’entre eux étant tout à fait capables et pouvant trouver enviables de rejoindre En marche ! Le cycle d’Épinay aura pris fin et le PS rejoindra les radicaux dans la marginalité politique.

 

3. Penelope Fillon, plus qu’une épine, un gros boulet !

 

 Penelope Fillon.jpg

 

Après l’affaire de l’avenir de la sécurité sociale, voilà Fillon empêtré dans le marigot du travail fictif de son attachée parlementaire favorite, Penelope Clarke, son épouse dans le civil, la mère de ses cinq enfants qui s’affiche comme « mère de famille » lorsqu’elle brigue un poste de conseillère municipale dans le délicieux village de Solesme dans la Sarthe et qui, se confiant à la presse locale, affirmait il y a peu n’avoir jamais joué de rôle politique pour son mari. Bref, on soupçonne un pur emploi fictif, de complaisance, une façon d’arrondir les fins de mois de la famille (on parle quand même de 500 000 euros). Et comme si cela ne suffisait pas, il semble, en outre, que 100 000 euros soient venus s’agréger via un autre emploi fictif, à savoir sa participation à La revue des deux mondes dont aucun employé, à commencer par Michel Crépu lui-même, rédacteur en chef à l'époque, n’a le souvenir d’un quelconque travail mais dont le propriétaire, le sieur Marc Ladreit de Lacharrière, ci-devant milliardaire a, accessoirement, été élevé à la dignité de grand’croix de la Légion d’honneur en 2011 par Fillon François alors Premier ministre…

Voilà donc le « père la rigueur », celui qui explique que les chômeurs doivent voir leurs indemnités être dégressives pour mieux les stimuler dans leur recherche de travail, pris en flagrant délit de contradiction. Les réseaux sociaux n’ont pas manqué de diffuser largement ses tweets qui, au vu du contexte présent, apparaissent comme autant d’insanités et lui reviennent comme autant de boomerangs. En voici quelques uns…

 

Tweets Fillon.jpg

 

Fillon a compris que « la séquence des boules puantes commence ». Pas faux ! Mais, l’ennui, c’est qu’il va lui falloir faire avec ces nauséabondes odeurs pour lesquelles, en l’espèce, il va lui être difficile de plaider l’innocence. On sait que le candidat n’a jamais exercé la moindre profession et on sait aussi que sa demeure sarthoise n’est pas exactement du genre austère masure. Les hommes politiques sont, certes, relativement bien payés mais pas forcément au point d’avoir un tel train de vie. On savait déjà que sa « petite entreprise », 2F conseil, dont il était le seul employé, avait été tout à fait prolifique – 600 000 € de salaire net entre 2012 et 2015 (sans que l’on sache au bénéfice de qui étaient donnés ces conseils) – on voit maintenant que cela ne suffisait pas à cet homme austère et volontiers bougon et ombrageux… On devine, derrière cette affaire mise sur la place publique par le Canard Enchaîné, qu’il se trouve des « amis » de François Fillon qui ont assez peu goûté sa victoire et ce qu’il en a fait, en particulier pour l’attribution des circonscriptions aux législatives. On sait que les « amis de Sarkozy » se sont réunis et que ça grogne. À droite, c’est quasiment une tradition. On règle ses comptes comme ça. Souvenons-nous de l’affaire Markovitch qui visait la femme de Georges Pompidou prétendument organisatrice de « parties fines », la feuille d’impôts de Chaban-Delmas, etc. Et encore peut-on penser, quand nous revient à l’esprit l’affaire Boulin, qu’il s’agit là d’attaques aimables… En fait, tous ou presque ont quelque chose à cacher, tout le monde fait des dossiers sur tout le monde et, le moment venu, ça balance. On se doute que sur ce terrain, la sarkozie n’est pas partie sans biscuits ; on n’occupe pas ingénument la place Beauvau ou la présidence de la République… On pourrait bien sûr préférer une vie politique plus « policée » dans laquelle le débat se déroulât dans le pur et seul royaume des programmes, des idées, etc. La réalité n’a jamais été celle-ci et la déconsidération de l’adversaire et le lavage de linge sale sont consubstantiels aux mœurs politiques. Au demeurant, et s’agissant de l’affaire Penelope, ce qui est en jeu est la confrontation entre la rigueur affichée par le candidat « de la droite et du centre » qui entend s’appuyer sur l’idée que les chômeurs seraient des assistés, fainéants de surcroît, pendant que, dans la vraie vie, lui, sa femme et sa famille (ses enfants auraient également profité de ses largesses) n’ont jamais vécu que de l’argent public avec force domesticité et train de vie de grand bourgeois à la clé. D’aucuns ont persiflé en demandant s’il était permis d’imaginer un seul moment « tante Yvonne », la femme du général de Gaulle, dans la même position que Penelope Fillon, François Fillon lui-même a demandé si l’on imaginait un instant le Général de Gaulle mis en examen. Poser la question, c’est y répondre et, bien sûr, cela souligne à l’envi le gouffre qu’il y a entre la cour et le jardin, la profonde décadence de ces élites qui prétendent nous gouverner, donner sans cesse des leçons de morale et de rigueur au peuple de ce pays quand eux-mêmes n’ont de cesse de ne s’y pas conformer et de s’en exonérer. Pour plus de détails sur l’affaire, voir ici.

 

Alors, bien sûr, comme souvent en pareilles circonstances, on se demande à qui profite le crime et on s’attendait à ce que FN fît feu de tout bois sur le mode du « tous pourris » qu’affectionne tant l’extrême-droite. Bizarrement, et pour le moment, c’est profil bas ou, en tout cas, réaction modérée se contentant de souligner que la défense de Fillon sur le mode « féministe » était bien faible. Faible, elle l’est, certes, mais pourquoi le FN, sa blonde cheftaine et son adjoint n’en profitent-ils pas davantage ? Deux réponses possibles : 1. Le FN laisse faire le travail de démolition par les autres et, dans sa stratégie de dédiabolisation, entend montrer ainsi qu’il a changé, qu’il n’a plus rien à voir avec l’extrême-droite d’antan. Dans cette stratégie, il faut sans doute aussi songer que, craignant qu’une partie de son électorat ne le quitte pour Fillon, il préfère tenter de le récupérer sur le mode de la modération qui lui sied… 2. Le FN fait, en gros, la même chose que Fillon en ce que ses élus profitent de leurs indemnités parlementaires pour rémunérer des militants, éventuellement proches. Ainsi, Louis Alliot, le concubin de Marine, bénéficie-t-il de 5 000 €/mois au titre du mandat de député au parlement européen de sa blonde préférée. On sait, en outre, que ce même parlement est pour le FN une source de revenus ayant peu à voir avec la participation de ses élus aux travaux du parlement.

La seconde option est celle que préfère la presse, salir le FN sans s’attaquer aux causes de son succès étant tout ce qu’elle peut proposer, tout ce qu’elle consent à penser (voir ici). Mais c’est probablement un peu court…

 

En tout état de cause, la campagne du candidat Fillon était réputée « patiner » avant que ne sorte ce « Penelopegate ». On peut donc imaginer sans trop de peine que ça va patiner encore davantage. Le parquet financier s’est saisi de l’affaire avec une célérité que d’aucuns aiment à trouver suspecte même si, en fait, elle est conforme aux usages depuis quelques années. François Fillon a tenté de se défendre en ce jeudi soir sur TF1. Il semble qu’il ne soit pas parvenu à convaincre en dehors du cercle étroit de ceux et celles qui, finalement, aiment à ne voir là que basse manœuvre visant à déconsidérer leur favori. Il sera intéressant de voir comment ses « amis » ou réputés tels vont réagir. Bien évidemment, pour tous ces gens-là, dans leur intimité, il s’agit là d’un pêché véniel. Profiter des ors de la République leur est consubstantiel et tous pensent le mériter. Ils font carrière et, mêmes chrétiens, pas vœu de pauvreté. Mais il n’en va pas nécessairement ainsi dans leur électorat pour qui la probité, dont Fillon pouvait jusque-là apparaître comme le parangon, reste une valeur partagée par le plus grand nombre. Le « petit peuple » de droite, les artisans, les commerçants, les paysans, les employés, les « gens de peu » qui gagnent leur pain durement risquent de ne pas nécessairement goûter qu’une bourgeoise ait pu ainsi gagner de telles sommes au seul motif d’être la compagne d’un homme politique. Il y a là, à leur endroit, une forme d’insulte et on peut penser que cela risque d’éloigner du candidat Fillon des couches de la population qui lui étaient a priori acquises. Des sondages réalisés après la publication du Canard indiquent d’ores et déjà la grande difficulté dans laquelle est François Fillon : 4 points de perdus dans celui de popularité d’Odoxa publié ce vendredi, par exemple, 61% des Français auraient désormais une mauvaise opinion de François Fillon alors qu'en novembre dernier, lors de sa victoire, il récoltait 54% de bonnes opinions si l’on en croit Atlantico. Toutes choses qui ne manqueront pas de provoquer quelque zizanie à droite…

 

D’ores et déjà, et avant même que François Fillon ne tienne meeting à La Villette ce dimanche, la droite bruisse de rumeurs insistantes selon lesquelles il est maintenant grillé, qu’il n’a plus d’autre solution que de jeter l’éponge, un peu comme Strauss-Kahn en son temps avec l’affaire du Sofitel de New York. Et, les mêmes, de lui chercher un remplaçant… de sorte qu’on a entendu Alain Juppé préciser qu’il n’avait « pas du tout l'intention de (se) lancer dans une opération de repêchage », même si d’aucuns se demandent comment interpréter la suite : « à l'instant t, la question ne se pose pas, c'est François Fillon notre candidat »… Et à l’instant t + 1 ?

Bien évidemment, et contrairement à l’affaire Strauss-Kahn, le souci, c’est le calendrier. On est à moins de trois mois du premier tour et même si on imagine que LR est prêt à sacrifier ses statuts en se passant de nouvelles primaires impossibles à organiser dans le délai imparti, il ne va quand même pas de soi de changer de cheval au milieu de la course. Alain Juppé, en de telles circonstances, ferait office de candidat « naturel » mais on sait combien les haines recuites sont le ciment des relations humaines en ces terres de droite et combien les guerres qui s’y déroulent peuvent être cruelles et vengeresses… On peut aussi imaginer qu’Alain Juppé a compris qu’il valait mieux pour lui attendre un peu, ne pas paraître trahir François Fillon pour aboutir à ce que son camp n’ait d’autre solution que de lui demander de le sauver. Ce à quoi, dans sa grande magnanimité, il pourrait consentir…

 

Penelope et François Fillon meeting La Villette.jpg

Penelope et François Fillon au meeting de La Villette le 29 janvier

 

Et, puisqu’on est dans les « boules puantes » et à droite ou, en tout cas, si proche, que dire de ce livre sorti ce jeudi « Dans l’enfer de Bercy » de Marion L’hour et Frédéric Says, deux journalistes de Radio France qui voulaient savoir et comprendre comment se fabrique et qui décide de la politique économique de notre pays. Ils ont trouvé sans trop de peine que, par delà les alternances politiques, il existe des pesanteurs idéologiques fortes, en particulier dans le « saint des saints », la direction du Trésor, et que les hauts fonctionnaires qui occupent les postes de direction à Bercy sont, pour l’essentiel, des libéraux pur jus dont Emmanuel Macron est le modèle. Rien de très surprenant, finalement, mais le livre trouve un écho dans la présidentielle en ce qu’il met en évidence qu’Emmanuel Macron a, durant les huit premiers mois de 2016, autrement dit avant qu’il ne démissionne de Bercy avec le fracas que l’on sait, consommé 80 % des frais de représentation alloués au ministère. Ainsi, nous dit-on, notre sémillant ministre aurait-il organisé deux dîners au cours de la même soirée avec des invités ayant fort peu à voir avec la politique économique du pays et fort à voir avec sa future aventure politique… Selon les auteurs, vu par les hauts fonctionnaires de Bercy, Emmanuel Macron avait pris sa décision très tôt et tous ces repas n’avaient d’autre but que de servir à l’édification de son mouvement. Et contrairement à ce qu’assure le fondateur d’En marche, les 120 000 € dont il est ici question ne concernent que les seuls frais de réception et pas les frais de voyage ou autres frais qui ne relèvent pas de cette enveloppe.

 

Dans l'enfer de Bercy.jpg

 

Bien évidemment, le favori de Pierre Gattaz et du Cercle des économistes dément. C’est un minimum, un passage obligé, le démenti : on le voit mal en effet consentir à l’aveu de cette utilisation des fonds publics à des fins aussi personnelles… Il reste que, là encore, on ne peut être que saisi de voir ainsi le sens commun défié. Qui ne se souvient de ce que l’on disait du Général de Gaulle qui payait ses notes de téléphone et tenait à régler rubis sur l'ongle les courses que faisait tante Yvonne dès lors qu’il ne s’agissait pas d’un repas officiel. Autrement dit, une époque où l’on pouvait certes être de droite, voire franchement « réactionnaire » dans certains domaines, sans pour autant céder à ces petites facilités que permet le pouvoir dans notre pays. Sans doute pourra-t-on se rassurer en ce que, dans l’entourage du général, se trouvaient nombre d’aigrefins qui firent, en leur temps, les unes de la presse mais au moins pouvait-on penser, au vu du comportement du chef, qu’ils étaient déviants. Notre époque semble, au contraire, avoir procédé à une sorte d’inversion des valeurs qui, de Valéry Giscard d’Estaing avec les diamants de Bokassa 1er, ci-devant empereur de Centrafrique, à François Fillon en passant par Nicolas Sarkozy et ses valises de billets provenant de Lybie ou Claude Géant qui vient de se voire condamner à un an de prison pour avoir détourné l’argent destiné aux enquêteurs de son ministère, sans parler de Jérôme Cahuzac, ministre du budget en charge de la lutte contre la fraude fiscale et profiteur patenté, comptes en Suisse à la clé, nous donnent à voir des hommes au pouvoir qui en usent et en abusent sans vergogne et qui, de surcroît, n’ont de cesse de donner des leçons au commun des mortels, celui qui trime, qui a bien du mal à boucler les fins de mois, si tant est qu’il y parvienne et alors qu’explosent les chiffres de la pauvreté (voir, par exemple, le reportage diffusé cette semaine par Envoyé spécial sur « Les damnés du froid » ). Et tous les plumitifs de service, si prompts à se faire le relai de ces politiciens et à vanter les mérites de l’austérité qu’ils professent depuis plus de trente ans, viendront ensuite se plaindre de ce que le « tous pourris » soit si largement partagé, de ce que le « populisme » honni d’eux fasse recette, de ce qu’une Marine Le Pen soit à peu près assurée d’être au 2nd tour de la présidentielle d’avril prochain, de ce qu’un Donald Trump entre à la Maison Blanche, de ce que les anglais votent pour le Brexit, etc. Le hiatus entre la dureté de la vie imposée à des millions de gens à qui l’on ne fait que reproches de coûter trop cher sans leur laisser jamais le moindre espoir d’avoir une vie meilleure pour eux et leurs enfants et l’exubérante et dispendieuse vie hors sol des responsables politiques constitue le terreau sur lequel ces sinistres personnages prospèrent. Nos gouvernants, nos dirigeants du CAC 40 n’apprennent rien de l’Histoire qui, par bien des aspects, semble ici se répéter. La course à l’enrichissement semble être leur seul moteur, leur seul horizon. Le pire n’est certes jamais sûr mais gageons que tout ceci ne fait malheureusement que le rendre chaque jour plus probable…

 

@ suivre…



30/01/2017
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