La pression monte…
Samedi 23 septembre 2017
Sujets traités :
- Ordonnances travail, suppression des contrats aidés, fin de l’impôt sur la fortune… Macron fonce !
- Le gambit de « la blonde » : Florian Philippot quitte le FN
- Angela Merkel réélue, l’Europe est mal partie
- Referenda
- Post scriptum
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- Ordonnances travail, suppression des contrats aidés, fin de l’impôt sur la fortune… Macron fonce !
Le « coup d’État social », selon l’expression bien connue de Jean-Luc Mélenchon, est « en marche ». Le MEDEF est aux anges et, ce vendredi, « Jupiter » en personne, après examen en conseil des ministres, a signé « à l’américaine », 5 ordonnances réformant le code du travail, c’est-à-dire, en gros, le vidant de sa substance puisque sera ainsi consacrée l’inversion de la hiérarchie des normes : l’accord d’entreprise vaudra sur l’accord de branche et même sur la loi. Du jamais vu !
Côté syndical, si l’on met de côté la CFDT qui, tout en se disant déçue, choisit de ne rien faire, la direction de FO contestée dans ses rangs dans son choix d’accompagnement de la réforme, reste la CGT qui, aidée en cela et sans surprise de confédérations ou fédérations de moindre importance, telle la FSU ou Solidaires, tente d’organiser la riposte. Après un « premier round » le 12 septembre dont tous les observateurs s’accordent à penser qu’il ne fut ni un échec ni un franc succès, nous eûmes une deuxième journée de manifestations ce 21 septembre plutôt décevante. On peut penser que nombre de salariés, instruits de l’échec de ces journées successives lors de la loi El Khomri, tout en étant massivement opposés à cette réforme, se disent qu’elles ne servent à rien.
Manifestation à Marseille sur la Canebière le 12 septembre 2017
Côté Fonction publique, l’ensemble des fédérations, y compris l’UNSA dont la radicalité n’est pas le trait dominant, appellent à une journée de grève et d’action le 10 octobre. Les retraités ne sont pas en reste, eux qui vont voir pour 60 % d’entre eux leur pension diminuer de 1,7 % (augmentation de la CSG), avec une manifestation à Paris le 28 septembre.
Le gouvernement a par ailleurs les yeux fixés sur ce qui se passe dans le secteur du transport routier. Malgré des réunions « de concertation » destinées à désamorcer la fronde, et du fait qu’elles ne donnèrent rien que de creuses promesses, l’ensemble des syndicats qui comptent dans ce secteur, y compris les plus « modérés », appellent à une grève reconductible à partir de lundi prochain avec blocages divers. C’est que les salariés de ce secteur constitué essentiellement de petites entreprises craignent que l’inversion de la hiérarchie des normes, sous la pression d’une concurrence internationale déjà extrêmement forte, ne conduisent leurs patrons à se saisir de cette réforme pour leur enlever les maigres « avantages » dont ils jouissent telle la prime d’ancienneté de 100 €/mois, le plafonnement des indemnités de licenciement « pour faute grave » pouvant amener les patrons à licencier les plus âgés pour pas cher… Il va de soi que si, comme le craint le gouvernement, la mayonnaise prend dans ce secteur, par la radicalité bien connue des méthodes de blocage dont ils savent faire preuve, leur capacité de nuisance et le risque de blocage de l’économie qu’un tel affrontement ne manquerait pas de provoquer, l’affaire est d’importance. Un tel mouvement aurait en outre le mérite de donner aux autres salariés de « bonnes idées » et le risque est grand alors pour le pouvoir de voir la situation lui échapper rapidement. Et ce n’est pas la popularité de Jupiter et les provocations auxquelles il cède si volontiers qui changeront la donne. Si l’on ajoute à cela les menaces que ce même pouvoir fait peser sur les salariés de la SNCF et ses diverses filiales, l’ouverture à la concurrence destinée à complaire à l’Europe et la volonté de mettre fin aux « régimes spéciaux » de retraites dont ils bénéficient encore en partie, là aussi il se pourrait bien que le mouvement des routiers fasse tache d’huile.
Côté politique, sur le terrain social, une seule opposition : La France insoumise (LFI) et son appel à faire de la manifestation nationale de ce samedi à la Bastille un immense mouvement de contestation (voir 5. Post scriptum). Même si la direction de la CGT tord un peu le nez devant cette initiative, force est pour elle, quoi qu’elle en pense, de ne pas s’y opposer frontalement. Elle sait, en particulier, que tous les jeunes de son organisation ont non seulement voté massivement en faveur de Jean-Luc Mélenchon lors du premier tour de la présidentielle, non seulement voté partout où ils l’ont pu pour les candidats de LFI aux législatives mais que, de surcroît, eux ne voient pas en quoi cette manifestation politique pose souci. La direction de la CGT est bien consciente des risques qu’il y aurait à s’affronter à ceux qui sont finalement son avenir.
LFI joue gros ce samedi 23 et nul ne doute que cette manifestation sera scrutée tant en ce qui concerne le nombre de participants qu’en ce qui concerne la qualité de ceux qui y participent. Les personnalités politiques et syndicales bien sûr, mais aussi les drapeaux divers qui s’afficheront. LFI n’a finalement pas intérêt à ce que seul son φ apparaisse. La diversité des sigles présents sera aussi le marqueur de ce que LFI est capable de rassembler au-delà de son cercle d’influence « naturel » et le moyen d’afficher qu’elle est bien l’opposition, la seule qui compte. Les « grincheux », tels le PCF ou les socialistes en rupture de ban tel Benoît Hamon et son M1777, devront bien accepter cette évidence : après avoir accepté durant tant d’années que la gauche fut gouvernée par le PS et sa frange la plus droitière (François Hollande, Manuel Valls, etc.), la gauche a un nouveau centre de gravité, c’est LFI.
- Le gambit de « la blonde » : Florian Philippot quitte le FN
Á droite, la paysage se recompose. Pendant que Laurent Vauquier s’assure de sa main mise sur ce qui reste de LR, le FN change et purge. « La blonde », relookée au sortir de vacances longues et silencieuses, comprenant trop bien qu’il lui fallait bouger au sortir de la séquence présidentielle qui l’a montrée si faible, si incapable face à Emmanuel Macron, choisit de sacrifier son « âme damnée », celui qui l’a accompagnée depuis tant d’années dans sa prise de pouvoir au FN, celui qui a orienté la ligne du FN sur un volant social jusqu’alors inconnu dans cette formation, le « social souverainisme », celui qui a construit la dédiabolisation du FN, Florian Philippot. Le vice-président du FN n’est pas exclu, on lui retire d’un coup de plume ses attributs qui étaient rien moins que la stratégie et la communication du parti. On sait en outre que si le FN a durant toutes ces dernières années choisit de se séparer de ses éléments les plus douteux, fascistes et racistes affichés, ce fut à son initiative. On lui doit aussi l’éviction du vieux, du « père fondateur », cette vieille ganache borgne qu’aucun bon mot n’a jamais effrayé (« Durafour crématoire », le « point de détail » que furent les camps de concentration, etc.) Se voyant privé de toute fonction, comprenant bien que, de ce fait, ses jours étaient de toute façon comptés à la veille d’un congrès qu’il savait perdu d’avance, Florian Philippot a choisi de quitter le FN.
Chacun comprend que par-delà le fait que le FN se prive ainsi d’un de ses éléments les plus brillants – on peut penser qu’Emmanuel Macron n’aurait pas eu la partie aussi facile avec lui en face lors du célèbre débat télévisé – il s’agit d’une remise en cause de la ligne politique jusqu’alors suivie. En d’autres termes, c’est le FN du sud-est du pays, de PACA, qui vient de gagner la partie au détriment de celui du nord, ouvrier, « populeux » pour ne pas dire « populaire ». Et, avec ce changement de ligne, il est clair que cela signifie que le FN renoue avec son histoire, la xénophobie, le racisme et, économiquement, le libéralisme le plus échevelé. D’une certaine façon, c’est la ligne politique du père qui vient de l’emporter, celle de « la blonde nièce ». Le risque est grand pour le FN d’y perdre ce qui lui a permis de monter au cours de la décennie passée car on voit mal comment tous « les fâchés et pas fachos », comme dit Jean-Luc Mélenchon, pourraient encore croire que ce parti puisse leur servir. Du côté des vainqueurs, il est clair que l’on se prépare à mettre par-dessus bord ce que Florian Philippot avait apporté : la sortie de l’euro entre autres. Et chacun comprend que sautera ce qui, jusqu’alors empêchait qu’une partie de la droite, façon Laurent Vauquiez et bien d’autres, fasse alliance avec le FN. Tous ces vieux qu’effrayait la sortie de l’euro vont pouvoir enfin donner libre cours à leurs fantasmes politiques les plus échevelés. Á leurs yeux, si le pays est si mal en point, ce n’est dû ni à l’Europe ni à l’euro et la politique libérale qu’ils incarnent, c’est la faute de tous ces immigrés, de tous ces fainéants qui ne vivent que d’allocations diverses qu’il convient de supprimer. Et, bien sûr, avec tout ça, les syndicats, le droit de grève et de manifestation que toute cette population a toujours exécré. Bref, c’est une extrême-droite qui va retrouver son lit naturel, celui qu’occupait si emblématiquement Jean-Marie Le Pen, cette extrême-droite de l’entre-deux guerres, collaborationniste et pourchasseuse de juifs à ses heures, l’extrême-droite des Drumont, Déroulède et tant d’autres. C’est ainsi qu’il faut comprendre le choix de confier les prérogatives de Florian Philippot à David Rachline. Le maire de Fréjus élu en 2014, âgé de 30 ans, directeur de campagne de la dernière présidentielle, est tout un symbole. Petit-fils de juifs ukrainiens, affichant une non circoncision de bon aloi, il symbolise ce FN du sud qui, sur fond de rancœurs pied-noir, vomit les arabes repeints en « islamistes », terroristes potentiels... Indifférent à la question sociale, on comprend bien qu’avec un Nicolas Bay comme secrétaire général du FN, il n’y aura guère de souci de ligne politique. Tout au plus une aimable et saine concurrence dont Marine Le Pen devra de temps à autres tempérer les ardeurs…
Florian Philippot David Rachline
D’une certaine façon, vu de gauche, cette éviction de Florian Philippot est plutôt une bonne affaire en ce qu’elle devrait assez rapidement libérer de son emprise tout un électorat ouvrier, pauvre voire miséreux qui a crû naïvement renverser la table en votant pour le FN façon Philippot. C’est de cet électorat qu’un François Ruffin, par exemple, se soucie, lui qui, à Amiens, y est confronté et chez qui il s’est fait élire député. Son élection en juin dernier avec sa « remontada amiénoise » n’a pu se faire que parce qu’il a su en capter une bonne partie et parce que, depuis de nombreuses années, il a su montrer en quoi il lui importait de lui parler, de prendre en compte ses difficultés. Qui ne se souvient de cette affaire Whirlpool, aujourd’hui en grande partie délocalisée en Pologne, avec ses ouvriers qui, pour beaucoup avouaient voter FN, et un François Ruffin accompagnant les syndicalistes de l’entreprise en Pologne, dans l’usine même appelée à récupérer la fabrication des machines jusque-là fabriquées dans l’usine d’Amiens et qui pestaient contre les actionnaires responsables de tous leurs maux sans pour autant verser dans une xénophobie anti-polonaise que l’on eut pourtant bien compris à défaut de l’excuser. Sur l’échiquier politique, on voit bien que seule LFI est en mesure d’occuper la place qu’a occupée durant tant de décennies le PCF aujourd’hui moribond. Sans doute l’opération ne se fera-t-elle pas en un jour mais on peut faire confiance à l’intelligence politique d’un Jean-Luc Mélenchon, d’un Alexis Corbières et de tant d’autres pour ne pas négliger « la France d’en bas », celle qui souffre depuis tant d’années, celle dont Emmanuel Macron est le négatif incarné. Bien évidemment, les « bien-pensants », éditocrates dûment appointés par leurs maîtres milliardaires ne manqueront pas de pousser des cris d’orfraie, de crier au « populisme ». En pure perte d’ailleurs car, comme le dit JLM et en substance, « plus ils me tapent dessus, plus ils me renforcent ». Le « petit peuple » ne lit ni L’Express d’un Christophe Barbier, ni Le Point d’un Franz-Olivier Gisberg, ni Le Monde de Xavier Niel, ni Libération de Patrick Drahi, ni Le Figaro de Serge Dassault dont toute l’audience cumulée ne dépasse pas 10 % de la population de ce pays, la plus aisée, toute cette presse aux mains de huit milliardaires dont on comprend trop bien que ce n’est pas pour les bénéfices sonnants et trébuchants qu’elle leur procurent qu’ils la possèdent…
- Angela Merkel réélue, l’Europe est mal partie
Nul ne doute qu’Angela Merkel se verra reconduite à la tête de l’Allemagne lors des élections de dimanche prochain destinées à renouveler les 630 députés du Bundestag, leur assemblée nationale. Celui qui nous était présenté comme devant lui porter la contradiction, voire même la mettre en difficulté, Martin Schulz, doté d’un charisme d’Ostrea edulis, plus connue sous le vocable commun d’huître plate, va avec son parti, le SPD, connaître, une fois encore, une fois de plus, une défaite. Les médias passeront sans doute rapidement sur cela pour se focaliser sur l’entrée au Bundestag de nombreux députés de l’AfD – Alternative für Deutschland – qui avec à sa tête une jeune économiste de 38 ans, Alice Weidel, ayant préalablement exercé ses talents chez Goldman Sachs et Allianz Global Investors Europe, a su se faire remarquer non seulement par l’aveu de son homosexualité – elle vit avec une femme d’origine srilankaise – mais par son départ fracassant du plateau télévisé au motif qu’elle n’appréciait pas le parti-pris des journalistes questionneurs et ainsi su attirer les projecteurs…
Et puis, il y a Die Linke, l’équivalent germain de LFI. Nos médias les ignorent, ils leur préfèrent tant les frissons que leur procurent LfD… C’est Le Monde, pour une fois, qui, dans son édition en date du 23 septembre, soulignait combien LfD et Die Linke chassaient sur les mêmes terres, celles des exclus du paradis germanique, celle des millions de pauvres, des vieux obligés de travailler pour survivre, celle de ceux qui n’ont rien à attendre d’une 4ème victoire d’Angela Merkel, celle qui ne se satisfait pas de voir ponts, routes, lycées dans un état de délabrement avancé. On se souvient des cris d’orfraie qu’avaient poussé nos médiacrates lors de la sortie du Hareng de Bismark, pamphlet écrit par Jean-Luc Mélenchon sur l’Allemagne… Que le lecteur se le procure s’il ne l’a déjà… Il constatera que le constat fait alors n’est pas très différent de ce que France 2 a diffusé ce dimanche 17 au journal de 20 h. Qu’y entend-on ? « La moitié des ponts et 40 % des routes nécessitent des travaux d'urgence ». Qu’y voit-on ? Un grand lycée de Berlin dont les plafonds s’effondrent, où le toit du gymnase a dû être détruit tant il menaçait de s’effondrer faute du moindre entretien. C’est ici. Ce n’est pas long mais c’est édifiant… et, par bien des aspects, nous rappelle que les USA sont dans le même état. Bref, la politique de rigueur menée depuis tant d’années, celle qui permet de faire tant d’excédents commerciaux (au détriment du reste du monde), conduit le pays à la faillite. Et, donc, oui, il ne sera pas sans intérêt de voir combien d’allemands ne se satisfont pas de l’existant via un vote AfD ou Die Linke puisque, sur le fond, tous les autres partis sont d’accord sur l’essentiel et se préparent à reconduire une « grande coalition ».
Par-delà cette défaite du SPD et la concurrence que se livrent AfD et Die Linke, cette élection a évidemment des incidences au-delà du pays lui-même et ce qu’il faut retenir c’est évidemment qu’il n’y a aucune chance que l’Allemagne avec à sa tête Angela Merkel et son bras droit, Wolfgang Schaüble, ne réoriente sa politique européenne. Il est donc à craindre que l’Europe continue « comme avant », c’est-à-dire ne joue en rien la solidarité entre États et, ce faisant, ne conduise plus sûrement l’Europe vers la dislocation que ne le font les eurosceptiques divers qui se manifestent partout. La guerre du tous contre tous que les libéraux organisent dans chaque pays se fait aussi au niveau des États. « Chacun pour sa pomme » en quelque sorte. Concurrence fiscale outrancière dont bénéficient outrageusement les multinationales, les GAFA, développement de la misère et montée d’un extrémisme aussi droitier et xénophobe que dangereux pour la paix du continent, en particulier à l’est, dans la Mitteleuropa dans laquelle l’Allemagne règne sans partage, risques de guerre avec l’ours russe, etc. Bref, tout faux ! Le pire, dans tout ça, c’est que notre Macron national n’a rien trouvé de plus pressé que de donner satisfaction à Merkel et Schaüble avec sa loi travail sur ordonnances afin, pense-t-il, de leur montrer que la France est, avec lui à la barre, un pays sérieux, qui sait faire des réformes libérales, etc. Politique aussi stupide que contreproductive qui ne fera qu’encourager le sinistre couple germain à exercer davantage sa pression car, avec ces gens-là, ce n’est jamais assez, les grecs en fournissent le triste témoignage…
- Referenda
Trois referendums, essentiellement, et dans des contextes bien différents, même si leur objet est politiquement identique, à savoir l’indépendance. Il serait évidemment absurde d’expliquer qu’Écosse, Catalogne et Kurdistan connaissent des situations politiques identiques… Pour autant, politiquement, institutionnellement, il s’agit dans les trois cas de minorités qui, dans un ensemble national donné, veulent le quitter. Et, dans les trois cas, ceux qui veulent l’indépendance vivent sur le terreau de la défiance de cette « minorité nationale » à l’endroit du reste du pays. Les Kurdes, de ce point de vue, tant en Irak où se pose la question du référendum, que dans les pays voisins dans lesquelles vit une minorité kurde tels l’Iran et, bien sûr, la Turquie. Les Kurdes d’Irak ont mis à profit la guerre civile irakienne en étant en première ligne dans la reconquête des territoires passés sous domination de l’État islamique (EI alias Daesh). Les USA en recherche d’alliés à opposer à l’EI, et faute de mieux, ont armé la résistance kurde et celle-ci entend bien profiter de la victoire sur l’EI à laquelle elle a tant contribué pour voir son rêve d’indépendance enfin réalisé. Dans ce contexte, il va de soi qu’Erdogan, le « Sultan d’Ankara », n’entend nullement voir s’installer à sa frontière sud un État kurde qui ne ferait que renforcer la minorité kurde de son pays. Il va sans dire que les irakiens n’entendent évidemment pas se voir priver des précieuses ressources pétrolières de Mossoul et que l’Iran n’est pas davantage favorable à l’établissement d’un État qui pourrait donner des idées à sa propre minorité kurde. Les kurdes, une fois de plus, feront-ils encore les frais de sombres marchandages. Rien n’est sûr mais l’histoire du siècle passé a largement montré combien ils pouvaient être les dindons de la farce, traître un jour, traître toujours…
- Post scriptum
La manifestation organisée ce samedi de la Bastille à la République fut, sous un soleil radieux et une température des plus clémentes, un vrai succès. Une foule dense, joyeuse, dynamique et de tout âge a trois heures durant défilé. Emmanuel Macron y fut à l’honneur… Que la préfecture de police ose, sans rire, prétendre n’avoir compté que 30 000 personnes tient évidemment du gag propagandiste de bas étage. Toutes les images qui tourneront sur les réseaux sociaux sauront prouver combien un tel chiffre est ridicule. Les organisateurs revendiquent 150 000 personnes présentes. Même s’il est bien entendu qu’ils ont tout intérêt à faire un peu de “gonflette”, la densité du défilé et le temps de parcours constaté tendent à accorder quelque crédit à ce chiffre. Bien évidemment, les médias de cour reprendront sans barguigner le chiffre policier. C’est que, dans ces milieux, on ne tient sa carrière qu’à la capacité de ne pas déplaire à la main qui vous nourrit…
Manifestation à Paris, place de la République, le 23 septembre 2017
Comme il fallait s’y attendre, Jean-Luc Mélenchon a fait montre de ses talents de tribun place de la République. Son discours peut être vu ici. Bien évidemment, même si l’on peut se satisfaire de cette manifestation par son ampleur et la diversité des personnes et organisations rassemblées, il reste que se pose la question des suites à donner. Le mouvement syndical est évidemment en première ligne et si l’on peut penser que l’affaire de la loi travail n’est pas finie et que la signature des ordonnances et sa publication au J.O. n’y changent rien – tout ce qui est fait peut être défait –, il est évident que si la pays ne connaît aucune grève sérieuse susceptible de bloquer l’économie pour tout ou partie, le pouvoir ne cédera évidemment pas devant ces manifestations, quelle que fût leur ampleur. Il conviendra donc de suivre avec attention ce qui va se passer dès lundi avec les routiers, ce que feront plus tard les salariés de la SNCF, de l’énergie, les fonctionnaires, etc.
N.B. : il n’y a nul mérite à prédire ce que font les médias mainstream, mais, quand même… Le compte-rendu de la manifestation des insoumis de ce samedi au journal de France 2 avec « le roi de la mèche », Laurent Delahousse, et les commentaires de Nathalie Saint-Cricq à l’issue en apportent une fois de plus la preuve… Un échec, des insoumis soumis à leur chef, une France insoumise qui noyauterait les syndicats, on se pince, tant d’ignominie et de servilité émeut…. Et ils s’étonneront ensuite que l’on fasse des colloques « Faut-il dégager les médias ? » et qu’ils puissent être haïs et vilipendés…
@ suivre…
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