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Lundi 24 avril 2017

 

Sujets traités :

  1. Voilà, c’est fait : 1. Macron ; 2. Le Pen
  2. Quelles leçons en tirer ?

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  1. Voilà, c’est fait : 1. Macron ; 2. Le Pen

Les finalistes, autrement dit ceux qui concourront aux suffrages des Français le 7 mai prochain, sont maintenant connus, ce seront Emmanuel Macron et Marine Le Pen.

 

  1. Quelles leçons en tirer ?

Un mot, tout d’abord, sur la participation.

 

 

Avec plus de 78 % de votants, les augures qui nous expliquaient qu’un français sur trois risquait de ne pas se déplacer ce dimanche ont joué à se faire peur. L’élection présidentielle est, dans ce pays, la seule élection qui mobilise vraiment l’électorat en dehors des municipales et pour des raisons identiques : l’électeur a le sentiment que c’est, en gros, la seule qui vaille, la seule qui puisse jouer un rôle dans sa vie. Les législatives, les européennes, les régionales ne sont que des théâtres d’ombre et ne mobilisent que l’électorat le plus éduqué, d’où les scores parfois étonnants de certains à ces scrutins…

 

Ensuite sur le vote blanc… très faible (650 000, 1,4 %). Il ne va pas de soi, par contre, qu’au second tour, ils soient de si bas étiage, on y reviendra…

 

Et puis, bien sûr, il faut bien en arriver aux résultats de chacun des candidats…

 

On s’abstiendra de tirer sur l’ambulance… Il n’y a pas eu de « vote caché » pour François Fillon. Il a fait le choix d’une campagne droitière sur les mœurs avec la frange « manif’ pour tous », extrême-libérale à la Thatcher sur le plan social, tout cela ne lui permettait pas de sortir du « socle » de cette base qui a voté pour lui aux primaires. Les « affaires » n’ont évidemment rien arrangé mais beaucoup font, à juste titre observer, que sa chute dans les sondages est bien antérieure aux affaires et que son programme de purge passait mal. S’agissant des conséquences de ce résultat, il va de soi que pour lui, les carottes sont cuites. Ne faire qu’un peu plus de 28 % dans son département est évidemment le plus sûr signe de la défaite. Beaucoup à LR avaient déjà anticipé et font depuis un moment campagne pour les législatives. Car, bien sûr, pour ce parti en voie de décomposition, la question est de savoir ce qui va rester d’eux à l’Assemblée nationale. À la clé, bien sûr, leur propre sort et, accessoirement, le financement public de LR. Gageons que les prochaines réunions seront agitées…

 

On pourrait sans trop de peine s’abstenir de la même façon en ce qui concerne Benoît Hamon et le PS. Mais Benoît Hamon était-il le candidat du PS ? C’est bien sûr ici chronique d’un échec annoncé et un score qui ramène le candidat officiel du PS aux heures les plus sombres de ce parti, autrement au score d’un Gaston Deferre (avec Pierre Mendès-France) en 1969. Il est manifeste qu’une bonne partie des voix « de gauche », de celles qui auraient dû habituellement lui revenir sont allées chez Jean-Luc Mélenchon. Le comble c’est que, suite aux primaires de la BAP, c’est lui, Benoît Hamon qui invitait au vote « utile » dont il sera la victime. Et comble de l’horreur, lui et ses partisans se voient maintenant accusés d’être la cause de la non qualification de Jean-Luc Mélenchon au second tour, autrement dit d’être le responsable d’un nouveau « 21 avril 2002 ». Procès cruel mais logique et conforme à la dureté de la vie politique. On n’y échappe pas… Quant au PS, le vrai, celui qui a été au pouvoir cinq années durant, il est clair qu’il a déjà massivement rallié « En Marche ! » et qu’un certain nombre en sont déjà à afficher des prétentions quant aux places à occuper dans le prochain gouvernement… On le sait depuis longtemps, ces gens-là sont sans foi, ni loi. Ils font carrière et qu’importe l’étiquette politique qui le leur permet. On aura, hélas, largement l’occasion de commenter tout cela à l’avenir…

 

À gauche, « la vraie », la « surprise » qui n’en est pas une, la déception même pour de nombreux « Insoumis », c’est le score de Jean-Luc Mélenchon. Presque 20 % sur un programme qui ne laissait que peu de place à l’ambiguïté, c’est du jamais vu depuis fort longtemps. Alors, bien sûr, chez les militants, c’est un peu la déception, la soirée électorale a été un mauvais moment, on est allé se coucher tôt. Et puis, il y a cette question : que va-t-on faire le 7 mai ? La détestation de « la blonde » ne fait pas de doute mais de là à aller voter pour l’ectoplasme du système… le fantôme de François Hollande, Emmanuel Macron. Un certain nombre des moins jeunes a déjà eu cette expérience, en 2002… Très mauvaises expérience : on vote massivement Chirac contre Le Pen père, il est ainsi élu avec plus de 80 % des voix et résultat : cinq années de politique anti-sociale. Nombreux sont donc ceux qui se disent que le second tour se fera sans eux… C’est sans doute la raison qui a fait que lors de son intervention télévisuelle de dimanche soir, Jean-Luc Mélenchon s’est refusé à appeler à voter pour Emmanuel Macron et indiqué que les « adhérents » seraient consultés, entendez les plus de 400 000 personnes qui se sont inscrites comme soutien de JLM sur le site internet. Ce refus a aussitôt provoqué bruit et fureur de la bien-pensance médiatique. Autrement dit, les mêmes qui eussent reproché à Jean-Luc Mélenchon de prendre seul une décision lui reprochent de ne pas le faire… Reste à voir l’après de ce côté de l’échiquier. Et « l’après », c’est bien sûr les législatives qui s’annoncent et ensuite la perspective d’un recomposition de la gauche. Rien de tout cela ne sera facile, nous aurons largement l’occasion d’y revenir…

 

On passera pudiquement sur les scores des derniers… L’extrême-gauche est à son plus bas niveau : Nathalie Arthaud et Philippe Poutou, à eux deux, font 1,75 % ! Là aussi, et sans nul doute, le « vote utile » a joué en faveur de JLM. À droite, Dupont-Aignan ne s’en sort pas trop mal même si, en l’état actuel des résultats, il ne dépasse pas la barre des 5 %, autrement dit ne bénéficiera pas du remboursement de ses frais de campagne ; quant à Jean Lassalle, il fait finalement un score quasi honorable au regard de l’obscurité de son discours… Nul doute que la voix rocailleuse et chaleureuse aura joué en sa faveur.

 

Reste donc à voir ce qu’il en est des finalistes… et commencer par observer que ce sont ceux annoncés depuis fort longtemps par les sondages, à savoir un duel Macron-Le Pen au second tour.

 

S’agissant de Marine Le Pen, elle peut bien sûr se féliciter de refaire le coup de 2002, d’être qualifiée pour le second tour. Mais loin d’être une surprise comme cela le fut avec son père en 2002, cela apparaît comme un résultat bien en deçà des espérances que son camp et elle-même avaient. Un peu plus de 21 %, pas de quoi pavoiser si l’on songe que cette élection arrive après des événements dramatiques que furent les attentats terroristes que le pays a connus, au lendemain même de l’assassinat d’un policier sur les Champs-Élysées. Bien sûr, 7,7 millions de suffrages, ce n’est pas peu. C’est même là le plus grand nombre de voix jamais obtenu par ce parti. Mais ce sera manifestement insuffisant car, comme aux régionales, et même si on peut penser qu’un fraction de l’électorat de Fillon et Dupont-Aignan la rejoindra le 7 mai, c’est l’histoire d’une défaite annoncée. En d’autres termes, et au lendemain du 7 mai, ça va tanguer au FN. Les deux lignes qui coexistent au sein du FN – Marion Maréchal Le Pen vs Florian Philippot – vont s’affronter et ça risque d’être saignant. Une fois encore, rien ne dit qu’en dépit de scores flatteurs ici et là, le FN parvienne à faire élire davantage qu’une poignée de députés en juin prochain. Les uns lorgneront sur la décomposition de LR à travers une ligne libérale tradi-catho conforme à toute l’histoire de l’extrême-droite dans ce pays quand les autres inviteront à patienter dans la ligne actuelle pour espérer que Macron et ses amis se mettent le pays à dos pour en récolter les fruits dans cinq ans…

 

Enfin, il faut bien en arriver à celui qui occupe la première place, celui qui aura réuni plus de 8,5 millions de voix, Emmanuel Macron. Toux ceux qui l’auront entendu en ce dimanche soir n’auront pas manqué de remarquer la faiblesse du propos, la médiocrité de la prestation. Qu’importe, nul ne doute qu’il sera vainqueur le 7 mars. Les ralliements n’ont pas tardé, de tous côtés, à droite, à gauche, comme Chirac en 2002. Phillipot n’avait rien à faire, rien à dire ou si peu : Emmanuel Macron est bien le candidat du « système », l’UMPS en chair et en os… Rien à attendre, donc, de la campagne de second tour qui s’ouvre. Le débat est déjà sur l’étape suivante : les législatives. Les spécialistes des cartes électorales sont déjà au travail, circonscription par circonscription, et beaucoup calculent : Macron aura-t-il une majorité à sa main ? Bien sûr, l’inversion du calendrier prêche en faveur de cette option. Mais qui seront ceux qui se présenteront sous son étiquette et sauront-ils localement convaincre ? Cela ne va pas de soi… Macron lui-même n’est déjà pas un tribun, ses candidats risquent fort d’apparaître pour ce qu’ils sont : des politiciens en mode survie et recyclage ou des jeunes loups « bien nés » sans expérience politique, incapables de susciter empathie et engouement. Bref, ça ne va peut-être pas être aussi simple que ça… Quant à l’application de son « programme », autrement dit la politique qu’il a conduite avec François Hollande, en pire, il ne va pas de soi qu’avec 18,2 % des inscrits elle s’impose si facilement que ça au pays. Il promet tout et son contraire aujourd’hui mais on sait que, comme Hollande, ce sera en fait la « politique de l’offre », celle qu’affectionne tant ceux qui l’ont soutenu, les 1 % des plus riches, les « marchés », le CAC40… bref, ça va coincer. Nul doute que, là aussi, nous aurons largement l’occasion d’y revenir. Hélas ?..

 

@ suivre…

 

 

 

 



24/04/2017
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