BelcoBlogLM

BelcoBlogLM

Cinq semaines… tic, tac…

Dimanche 19 mars 2017

 

Sujets traités :

  1. Fillon dans les choux
  2. Ils seront onze… dont cinq
  3. La France insoumise manifeste
  4. Attentat à Grasse et Orly… La « blonde » ne perd pas de temps

=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=

  1. Fillon dans les choux

Comme on le sait, Fillon a choisi de s’imposer à son camp, jouant de l’absence de plan B, aidé en cela par Nicolas Sarkozy, celui que l’on enterre et qui, toujours, revient. Fillon mène donc campagne dans l’indifférence générale. Comme prévu, il a été mis en examen ce mardi 14 mars dans l’indifférence des militants LR qui, pour beaucoup, se sont fait une raison ou aiment à croire qu’il s’agit là d’un complot visant leur champion. Pour autant, la réversion à laquelle auraient procédé ses enfants à son endroit sur l’argent qu’il leur donnait comme attachés parlementaires fait tache, y compris dans les milieux conservateurs où l’on peut avoir un autre sens de la famille. Le motif avancé par Fillon est que, pour l’une, sa fille, il s’agissait de rembourser les frais qu’ont occasionné son mariage et, pour l’autre, son fils, de rembourser jusque et y compris l’argent de poche dont il aurait jusqu’alors bénéficié... Tout ceci ne trompe personne et vient confirmer que les charmants enfants n’ont, en fait et eux aussi, à peu près rien fait pour leur père comme attachés parlementaires et n’ont, en fait, que servis de véhicule, tout comme Penelope, à l’indemnité qui était accordée à leur père et époux au titre de l’emploi d’assistants parlementaires. En d’autres termes, Fillon « mettait à gauche », si l’on ose dire, tout cet argent public à des fins d’enrichissement personnel. Dans le même temps, dans l’affaire des costumes, des chers costumes, mise sur la place publique par le JDD de dimanche dernier et pour laquelle le PFN a pris un réquisitoire supplétif, on connaît maintenant le généreux donateur, Robert Bourgi. Avocat franco-sénégalais, personnage de la « françafrique », grand ami de Nicolas Sarkozy, deux thèses se font jour s’agissant des raisons qui ont motivé son « geste d’amitié » : la première, classique, est sur le mode de l’« influence ». On « aide » un politique, on lui fait des cadeaux et, le moment venu, on lui demande un « service » qu’il lui serait malvenu de refuser… L’autre, plus tordue, prend en compte le caractère « homme de l’ombre » du donateur et s’interroge sur la main de Nicolas Sarkozy dans cette affaire. En d’autres termes, il se serait agit de piéger Fillon par là où il pêche si facilement… Il est assez peu probable qu’on connaisse jamais le fin mot de cette histoire mais, en tout cas, elle fait tache en ce que les français découvrent qu’un François Fillon peut se faire offrir pour 48 500 € de costumes quand nombre d’entre eux courent les soldes et font dans le « prêt-à-porter », le pas cher, vivent des fins de mois difficiles et entendent comme seule réaction un « et alors ? » qui les conforte dans l’idée que ces gens-là vivent décidément « hors sol ». Que ce soient les mêmes qui entendent donner des leçons de morale et de rigueur en laisse plus d’un pantois, dégoûté…

 

 

* Le lecteur trouvera ici un article du Monde résumant la vie et l’œuvre de Robert Bourgi...

 

Ressortent aussi en ce mardi et à l’occasion tels de dangereux boomerangs les tweets vengeurs de Fillon - « Imagine-t-on le Général de Gaulle mis en examen ? », par exemple - qui visaient Nicolas Sarkozy… Bref, Fillon fait néanmoins campagne, tente de faire que le débat revienne sur le programme mais il est clair qu’il est devenu inaudible. Tout laisse à penser qu’il réunira sur son nom le socle restreint d’électeurs attachés à LR et que s’éloigne pour lui la perspective qu’il puisse être qualifié pour le second tour de la présidentielle.

 

Retour Sommaire

  1. Ils seront onze… dont cinq

Laurent Fabius, président du Conseil Constitutionnel a, comme prévu, proclamé ce vendredi la liste des candidats ayant eu leurs 500 signatures, autrement dit admis à concourir au scrutin du 23 avril prochain. La surprise est venue de la qualification in extremis de trois d’entre eux qui, quelques jours auparavant, étaient à la peine, à savoir Philippe Poutou du NPA, Jacques Cheminade de Solidarité et Progrès et Jean Lassalle, député centriste, ancien compagnon de route de François Bayrou. Nombreux seront sans doute ceux qui s’étonneront qu’un François Asselineau de l’Union populaire républicaine ait pu franchir l’obstacle. Ils seront donc onze :

 

Nathalie Artaud de Lutte Ouvrière (LO), François Asselineau de l’UPR, Jacques Cheminade de SP, Nicolas Dupont-Aignan de Debout la France (DLF), François Fillon (LR), Benoît Hamon (PS), Jean Lassalle (MoDEM), Marine Le Pen (FN), Emmanuel Macron (En Marche !), Jean-Luc Mélenchon (France Insoumise) et Philippe Pouton (NPA).

Sont restés sur la touche : Rama Yade que, probablement, seule sa famille savait être candidate, Michèle Alliot-Marie et Henri Guaino qu’on ne présente plus et, sans doute, beaucoup d’autres qui ont profité de la période pour se dire candidats afin que l’on consente à parler un peu d’eux…

 

Faisons ici le point sur les « petits candidats » dont, vraisemblablement, nul ne parlera ou si peu…

* Philippe Poutou candidat pour le NPA (Nouveau Parti Anticapitaliste), anciennement LCR, dont les membres les plus connus sont Alain Krivine et Olivier Besancenot. Philippe Poutou, qui s’est déjà présenté en 2012 où il avait obtenu 1,15 %, est ouvrier dans l’usine Ford de Blanquefort en Gironde et responsable CGT dans cette usine. Son programme est conforme à la ligne politique de son organisation trotskiste, il dénoncera le capitalisme financier, défendra une ligne « internationaliste » classique dans cette mouvance. Un peu emprunté sur les plateaux télé, hésitant, il donne à voir une personne humaine laissant peu de prise aux attaques personnelles. Pour plus de détails sur Philippe Poutou, voir ici.

 

* Dans la même mouvance politique, l’extrême-gauche trotskiste, la représentante de Lutte Ouvrière, Nathalie Artaud qui fait suite à celle qui a six fois de suite représenté cette organisation à cette élection, Arlette Laguiller. Nathalie Artaud se présente, elle, pour la deuxième fois à cette élection, elle avait obtenu 0,56 % en 2012. Elle est professeur agrégée d’Économie-Gestion rompant en cela avec ce qui faisait la marque de fabrique de son organisation qui visait à mettre en avant une « travailleuse »… De faible capacité empathique, le ton qu’elle adopte est volontiers cassant et, comme en témoigne son très faible score en 2012, elle ne réussit pas à faire ce qu’Arlette Laguiller faisait si bien, faire que des « gens de peu » se reconnaissent en elle. Ici aussi, tout laisse à penser que le score qu’elle obtiendra au soir du 23 avril soit du même étiage qu’en 2012.

Pour plus de détails sur Nathalie Artaud, voir ici.

 

* De l’autre côté de l’échiquier politique, on trouve François Asselineau. Ancien haut fonctionnaire ayant fait usage de ses compétences dans un certain nombre de cabinets ministériels, ancien membre du RPF, parti fondé par Charles Pasqua et Philippe de Villiers, souverainiste, anti-américain et assez volontiers conspirationniste, on aura tôt fait de comprendre qu’avec ce candidat on est clairement à droite voire à l’extrême-droite.

Pour plus de détails sur François Asselineau, voir ici.

 

* Au centre, ou ailleurs, se trouve Jean Lassalle, béarnais revendiqué qui s’était fait remarquer par le passé par une grève de la faim menée à l’entrée de l’Assemblée nationale dont il était membre, ancien co-président du MoDEM alors conduit par François Bayrou, sa rupture avec lui date du second tour de 2012 : François Bayrou avait au moins implicitement appelé à voter François Hollande et Jean Lassalle avait fait le choix inverse, autrement dit appelé à voter Nicolas Sarkozy. Comme en témoigne son récent passage à On n’est pas couché, l’émission du samedi soir animée par Laurent Ruquier sur France 2 (voir ici), les propos qu’il tient et les raisons qui président à sa candidature actuellement ne brillent pas par leur clarté politique. On peut penser que ce candidat fera office d’hurluberlu de la campagne. De tradition, il en faut un…

Pour plus de détails sur Jean Lassalle, voir ici.

 

* Jacques Cheminade n’est pas totalement inconnu des électeurs puisqu’il s’est déjà présenté deux fois à cette élection : en 1995 puis en 2012 où il avait obtenu respectivement 0,28 % puis 0,25 %. Ce qui est moins connu, ce sont ses affinités avec une organisation étatsunienne, l’US Labor Party avatar du National Caucus of Labor Committees fondée par Lyndon LaRouche, organisation tout à fait insolite qui mélange allégrement lutte contre la finance internationale et lutte contre le sionisme financé par un emblématique Rockefeller voué aux gémonies. L’organisation prétend avoir une agence de renseignements et verse volontiers dans le conspirationnisme le plus échevelé. On peut penser que ce sera là le second hurluberlu de la campagne…

Pour plus de détails sur Jacques Cheminade, voir ici.

 

* Enfin, plus connu des français et susceptible de recueillir un nombre moins confidentiel de suffrages, on trouve Nicolas Dupont-Aignan. Ancien membre du RPR, puis du RPF de Charles Pasqua et Philippe de Villiers, avant de fonder Debout la République qui deviendra ensuite Debout la France, il se présente comme le représentant d’un souverainisme social qui se veut héritier du « gaullisme social ». Hostile à l’Europe dont il fustige les dérives libérales et le déni de souveraineté, il se veut également homme à poigne envers la délinquance qu’il relie volontiers à l’immigration de sorte que lui est souvent fait le procès d’avoir des idées proches du Front national. Maire d’Yerres dans l’Essonne, trois fois réélu à ce poste avec des scores compris entre 76 et 80 % des voix, 4 fois député de la 8ème circonscription de l’Essonne, il se présente à cette élection présidentielle pour la deuxième fois après avoir obtenu 1,79  % en 2012 et n’avoir donné aucune consigne de vote pour le second tour. Diplômé de l’IEP de Paris (Science Po), énarque, l’homme n’est pas sans talent oratoire. Pour autant, il apparaît comme un « petit candidat » et la règle concoctée au cours du quinquennat Hollande qui oblige les media à respecter l’équité et non plus l’égalité des temps de parole qui prévalait jusqu’alors risque de lui nuire. C’est au nom de cette règle nouvelle que TF1 peut organiser lundi soir prochain un débat où ne sont invités que ceux qui sont réputés être les « cinq principaux candidats » - Marine Le Pen, François Fillon, Emanuel Macron, Benoît Hamon et Jean-Luc Mélenchon et que le Conseil d’État a rejeté son recours...

Pour plus de détails sur Nicolas Dupont-Aignan, voir ici.

 

En application de cette règle voulue par le PS, TF1 a donc décidé de faire une émission-débat ce lundi 20 avec les cinq « principaux candidats ». On a déjà vécu de tels débats à l’occasion des primaires tant de LR que du PS et on sait que les règles qui prévalent lors de tels exercices font que l’on assiste le plus souvent à une suite de monologues des candidats. Il y aura beaucoup de tactique et fort peu de débat de sorte que l’ennui risque de gagner jusqu’aux plus intéressés des téléspectateurs. On peut donc s’attendre à un fort taux d’écoute – la minute publicitaire sera au top – en inverse proportion du taux de satisfaction à l’issue. Comme l’enjeu du premier tour semble désormais ne tourner que sur le nom du deuxième, qui prendra le risque de perdre du temps de parole pour attaquer Marine Le Pen sur son programme ? Il reviendra donc aux connaisseurs de décrypter le « sous-texte » et à l’électeur moyen de se trouver d’autres chemins pour trouver du débat, du vrai, qui voit des candidats s’opposer sur le programme, l’avenir du pays, l’avenir du monde, etc.

Retour Sommaire

  1. La France insoumise manifeste

Le rendez-vous avait été fixé très tôt, dès après celui qui se tint au métro Stalingrad en juin dernier. Les insoumis, les soutiens de Jean-Luc Mélenchon étaient donc invités à se rassembler ce samedi 18 mars à 14 h place de la Bastille pour défiler en faveur d’une VIe République jusqu’à la place de la République où le candidat prendrait alors la parole. Il s’agissait là, bien sûr, de s’inscrire dans la période électorale et de montrer sa force. Les media peu suspects de complaisance reconnaissent tel Le Monde que ce fut une réussite. Les organisateurs annoncèrent en tribune 130 000 personnes présentes et chacun considéra qu’en tout cas le chiffre des 100 000 avait été dépassé. La police à qui est classiquement dévolu le soin de compter se refusa à toute annonce… Une foule bonne enfant, de tous âges, portant pancartes et calicots, bonnets phrygiens, scandant divers slogans dont celui de « résistance », chantant à l’occasion, conspuant Fillon, Hollande, Le Pen, Macron, la finance, les privilèges, affichant ici son appartenance politique ou syndicale, là son macaron « Phi », signe de ralliement à la cause partagée et portant maints drapeaux bleu-blanc-rouge. Après avoir entendu quelques personnalités, il lui fut donné d’entendre un peu plus d’une heure durant (voir ici) le discours du candidat, de celui à qui chacun accorde volontiers le qualificatif de « tribun », le seul homme politique actuellement capable de le supporter. Un discours « républicain », faisant fréquemment appel aux images tutélaires de celle-ci, convoquant Marianne via sa statue qui lui faisait face, rappelant que la date du défilé n’avait pas été choisie par hasard mais en référence à la Commune de Paris, que la République est laïque et non ethnique, disant haut et fort qu’à l’occasion serait remis en cause sur tous les territoires de le République, DOM et COM inclus, le concordat qui prévaut en Alsace-Moselle. « Règle verte » – on ne prend pas plus à la nature que ce qu’elle peut donner – progrès sociaux, relance de l’activité, sortie de l’OTAN et indépendance nationale en ces temps d’armement généralisé et d’Europe de la défense comme seul moyen de sauver une Europe déconsidérée, réaffirmation de ce que l’orateur est prêt à assumer le pouvoir, VIe Réplique en vue, souveraineté du peuple respectée, séparation de la République avec l’argent, « refus de choisir entre coup d’État ethnique ou coup d’État financier, ou les deux à la fois » (avec clairement en ligne de mire le couple Le Pen-Macron).

 

Il conclura son intervention, comme de coutume, avec un poème, en l’occurrence de Victor Hugo (in "William Shakespeare" (3ème partie, livre II) :

« La Révolution, c’est la France sublimée. Il s’est trouvé un jour que la France a été dans la fournaise, les fournaises à de certaines martyres guerrières font pousser des ailes, et de ces flammes cette géante est sortie archange. Aujourd’hui pour toute la Terre la France s’appelle Révolution ; et désormais ce mot, Révolution, sera le nom de la civilisation jusqu’à ce qu’il soit remplacé par le mot Harmonie. Je le répète, ne cherchez pas ailleurs le point d’origine et le lieu de naissance de la littérature du dix-neuvième siècle. Oui, tous tant que nous sommes, grands et petits, puissants et méconnus, illustres et obscurs, dans toutes nos œuvres, bonnes ou mauvaises, quelles qu’elles soient, poèmes, drames, romans, histoire, philosophie, à la tribune des assemblées comme devant les foules du théâtre, comme dans le recueillement des solitudes, oui, partout, oui, toujours, oui, pour combattre les violences et les impostures, oui, pour réhabiliter les lapidés et les accablés, oui, pour conclure logiquement et marcher droit, oui, pour consoler, pour secourir, pour relever, pour encourager, pour enseigner, oui, pour panser en attendant qu’on guérisse, oui, pour transformer la charité en fraternité, l’aumône en assistance, la fainéantise en travail, l’oisiveté en utilité, la centralisation en famille, l’iniquité en justice, le bourgeois en citoyen, la populace en peuple, la canaille en nation, les nations en humanité, la guerre en amour, le préjugé en examen, les frontières en soudures, les limites en ouvertures, les ornières en rails, les sacristies en temples, l’instinct du mal en volonté du bien, la vie en droit, les rois en hommes, oui, pour ôter des religions l’enfer et des sociétés le bagne, oui, pour être frères du misérable, du serf, du fellah, du prolétaire, du déshérité, de l’exploité, du trahi, du vaincu, du vendu, de l’enchaîné, du sacrifié, de la prostituée, du forçat, de l’ignorant, du sauvage, de l’esclave, du nègre, du condamné et du damné, oui, nous sommes tes fils, Révolution ! »

 

On notera, pour conclure, que les media mainstream feront service minimum. Quelques minutes au 20 h et plus un mot le lendemain. L’attentat d’Orly était évidemment infiniment plus important à leurs yeux…

Retour Sommaire

  1. Attentat à Grasse et Orly… La « blonde » ne perd pas de temps

Une fusillade dans un lycée de Grasse suivie, deux jours plus tard de ce que le procureur de Paris qualifiera d’« attentat terroriste » et la machine médiatique s’emballe. Les chaînes d’infos en continu en font des tonnes et la presse « standard » se croit obligée de surenchérir. On entend en écho le « La France a peur » d’un Roger Gicquel de triste mémoire (voir ici) qui, en février 1976 et à propos de l’assassinat d’un enfant par Patrick Henri avait crû bon, déjà, d’en faire des tonnes. La version moderne de cet appel au trouillomètre, ce sont les attentats. Un lycéen en mal de revanche, fils d’un ancien militaire d’extrême-droite armé jusqu’aux dents rentre dans son lycée, arme au poing et grenades en poche, à la recherche de camarades de classe qui lui en ont fait voir – ils sont cruels à cet âge – huit blessés dont le chef d’établissement et deux jours d’interrogations diverses pour conclure que l’affaire n’a rien à voir avec le terrorisme. On comprend alors que le mot est depuis un bon moment détourné de son sens puisqu’il n’y a désormais de terrorisme qu’islamique mais que semer la terreur comme le fit ce lycée n’en relève pas… Deux jours plus tard, un « maghrébin » éméché, sous l’emprise du cannabis va, au terme d’un rodéo désordonné, armé d’un pistolet à grenaille à Orly, tente de prendre en otage et de ravir le FAMAS d’une militaire de l’opération sentinelle, il s’appelle Zyed Ben Belgacem, il a 39 ans, il est d’origine tunisienne. L’affaire est entendue, on est bien dans le cadre du « terrorisme ». Le gouvernement en fait alors des tonnes : blocages des voies d’accès à l’aéroport, centaines de militaires et policiers dépêchés sur les lieux, avions détournés ou obligés de rester en attente, etc. Le type est un voyou notoire, multirécidiviste, ayant déjà fait quelques séjours en prison, est décrit comme asocial par ceux qui vivent dans sa cité de Garges-lès-Gonesse, boit, fume des joints… Qu’importe ! On déclame, on s’emporte, on s’interroge sur l’État d’urgence pour, comme François Fillon, déclarer qu’il devrait être prolongé indéfiniment, devenir un état permanent de la République alors que précisément, si tant est que l’on soit bien dans une affaire de terrorisme islamiste, l’État d’urgence, cet État d’exception déjà maintes fois reconduit, montre ici son inutilité et que, par ailleurs, l’opération Sentinelle n’a rien à voir avec lui (comme l’a fort justement fait observer un haut responsable militaire). Et, puis, bien sûr, il fallait s’y attendre : « la blonde » en profite : « mâle » déclaration le soir même lors de son meeting à Metz : « notre gouvernement est dépassé, ahuri, tétanisé, comme un lapin dans les phares d’une voiture », « La lâcheté de la classe politique contre le fondamentalisme islamiste a produit ce qu’on voit à Orly », etc. En d’autres termes, et une fois encore, le gouvernement en se précipitant, comme par le passé, sur cette affaire pour la qualifier de terrorisme fait le jeu du FN. Cherchant à sauver ce qui ne peut l’être, leur politique, il compte encore se « refaire la cerise » en criant au loup. Sauf que, contrairement à la fable, de plus en plus de gens y croient aussi, entretiennent leurs craintes, voient en tout individu provenant apparemment du sud de la Méditerranée un terroriste en puissance. Comprendront-ils jamais qu’à ce petit jeu, ils renforcent ceux en qui il peut être tentant de croire qu’ils ne feront pas dans le détail. Puisque tous sont des terroristes en puissance, celle qui propose peu ou prou de tous les renvoyer est la mieux à même de bénéficier de cette peur. Une fois encore, Gribouille est au pouvoir !

 

Retour Sommaire

@ suivre…

 



20/03/2017
0 Poster un commentaire

A découvrir aussi


Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 61 autres membres