Et le vainqueur est… François Fillon !
Lundi 21 novembre 2016
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Sujets traités :
- Macron se déclare, quelle surprise !
- Primaires LR : la surprise Fillon ;
- La blonde a un logo !
- Baisse du chômage, vraiment ?
- Le niveau monte…
- Referendum italien : vers une réplique ?
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1. Macron se déclare, quelle surprise !
Le faux suspens a pris fin et les media en phase de descente post élections américaines se sont précipités sur cette fausse nouvelle qu’est l’annonce de la participation d’Emmanuel Macron à la prochaine présidentielle. L’inspecteur des finances, ex banquier de chez Rothschild, a choisi de faire cette annonce dans un centre d’apprentissage de Bobigny en Seine-St-Denis., pour faire plus peuple, sans doute. Grosse ficelle de communicant qui n’aura sans doute pas trompé grand monde… On a appris, au passage, que les étudiants avaient été priés, manu militari, d’aller se faire voir ailleurs… Chez Macron, on veut bien faire peuple, mais sans le peuple. L’impétrant fut donc derechef invité le soir même sur le plateau du journal du soir de France 2 et l’ensemble de la presse eut à cœur de nous faire vivre ces heures décisives pour la vie de notre pays… Il n’est pas inutile de rappeler combien le « rebelle » quadragénaire est maltraité par la coterie médiatique en voyant ci-dessous les unes dont il a fait l’objet et bénéficié. On mesure mieux ainsi le côté « rebelle » du candidat et, corrélé, avec le côté « hors système », on est volontiers tenté de pouffer…
L’Histoire se répète, dit-on. Les plus anciens ne manqueront pas de faire le parallèle avec Jean Lecanuet ou Raymond Barre dont Emmanuel Macron reprend, pour l’essentiel, le programme économique, Valéry Giscard d’Estaing pour le côté jeune réputé « moderne », etc. Il suffit d’écouter l’ancienne dirigeante du MEDEF, Laurence Parisot, dire toute sa sympathie pour l’entreprise Macron pour se convaincre du côté vers lequel penche Macron. Un chroniqueur économique bien connu, Emmanuel Lechypre, de BFM Business, dit de lui que « c’est 50 % MEDEF, 30 % CFDT et 20 % de syntec numérique ». Mais en cette « ère des insurrections électorales », selon le mot d’Hubert Védrine, il ne va pas de soi que l’entreprise Macron soit couronnée de succès, d’autant que, selon le mot célèbre du Cardinal de Retz, « on ne sort de l’ambiguïté qu’à ses dépens ». De ce point de vue, la proposition faite par EM de mettre en place une durée du travail qui soit fonction de l’âge – au motif que, quand on est jeune, on peut et on veut travailler davantage – se heurte immédiatement aux effets pervers qui ne manqueraient pas de se faire jour : l’aggravation de la situation de l’emploi des « seniors » déjà bien à la peine. Car enfin, quel patron garderait, pour le même prix, un senior soumis à une durée légale du travail de 32 h ? Qui est fou ? En fait, Macron refait là le coup du CPE qui a coûté si cher, en son temps, à Dominique De Villepin.
Les réactions politiques à cette annonce ont été, dans l’ensemble, hostiles. À droite et au centre parce qu’à l’évidence, Macron chasse sur une part de leurs terres. Au PS, en dehors de quelques droitiers notoires façon Gérard Collomb, le maire de Lyon, qui le soutiennent, on craint la division du camp « réformiste » dont la primaire du PS est censée désigner le candidat. En d’autres termes, dès lors que l’on oublie le côté « jeune, beau et techno » du prétendu philosophe, on se retrouve en terrain centriste où se bousculent les prétendants… Du côté de la « gauche de la gauche », on ricane et, probablement et plus discrètement, on se dit que si la primaire de LR désigne Sarkozy, avec à la clé une candidature Bayrou, et celle du PS Hollande ou Valls, il n’est pas impossible de rêver dépasser tout ce petit monde qui se partage peu ou prou la même clientèle…
2. Primaires LR : la surprise Fillon
Le dernier débat de la primaire s’est tenu ce jeudi sur France 2 dans un contexte de montée dans les sondages de François Fillon. 4 h de concours du plus à droite, tu meurs, quel que soit le champ exploré, éducation, économie, etc. Seule partie intéressante de cette purge, la politique étrangère avec un François Fillon qui se singularise sur la position à prendre envers la Russie de Vladimir Poutine. Pour le reste, rien de bien nouveau et rendez-vous est pris pour le dimanche 20 dans les urnes. Nul ne sait alors vraiment quelle sera la hauteur de la participation et beaucoup pensent que plus elle sera importante, plus elle bénéficiera à Alain Juppé et à Nicolas Sarkozy dans le cas inverse. Mystère sur le résultat de François Fillon et, accessoirement, sur ce que feront les cinq candidats éliminés envers les deux qui resteront au second tour. De nombreux ralliements n’ont déjà pas manqué de surprendre tel celui de François Baroin à Nicolas Sarkozy ou celui de Valérie Pécresse à Alain Juppé, les petites rancunes, les petits calculs tenant lieu, manifestement, de ligne politique à ces gens-là. Mais on sait qu’à droite c’est là l’attitude la mieux partagée…
Et puis, dimanche 20 venu, surprise du chef… Plus de 4 millions de votants pour ce premier tour de la primaire « de la droite et du centre » – 2,7 millions pour la primaire du PS en 2011 – et, à l’arrivée, un François Fillon qui écrase la concurrence avec plus de 44 % des suffrages et qui se retrouvera dimanche prochain face à un Alain Juppé, le favori des sondages, qui fait un maigre 28 % tandis que Nicolas Sarkozy se voit durement éliminé avec 21 %, ces trois-là étant loin devant la quatrième, NKM, qui fait 2,5 % tandis que le petit dernier, le tricheur patenté de l’élection de la présidence de l’UMP, le maire de Meaux, Jean-François Coppé, fait un très ridicule 0,3 % !
Le soir même, on avait droit aux adieux émus de Nicolas Sarkozy, qui aime son pays, etc. et qui explique qu’il votera dimanche prochain pour son « collaborateur », François Fillon de sorte que, à ce stade, si les électeurs de NS suivent son choix, le match est plié. Ce n’est pas avec les maigres 2,5 % de NKM qu’Alain Juppé peut espérer faire son retard. Rien n’est certes écrit, mais on voit mal comment avec une telle avance François Fillon peut être défait.
Quelques remarques sur ce scrutin :
1. Contrairement à ce que Laurent Delahousse, l’animateur de la soirée électorale de France 2, n’a eu de cesse de dire tout au long de la soirée, ce n’est pas « la France » ou « les Français » qui ont voté ce dimanche mais une petite fraction d’entre eux qui, au vu des images, ne respirent ni la jeunesse ni la pauvreté… La France, certes, vieillit mais pas à ce point…
2. Nicolas Sarkozy est durement sanctionné. Son « come back » qui devait faire le « blast » a fait plouf ou pschitt, comme dirait Chirac… Sa tentative de « trumpisation » de la campagne n’a pas fonctionné, les électeurs de cette primaire se sont refusés à manger de ce pain-là… Même à Neuilly, son « fief », il fait moins de 20 %, même dans les Hauts-de-Seine, « son » département, Fillon arrive loin en tête et NS fait un maigre 15 %. Le rejet de NS par ces électeurs de droite est donc massif et même si on peut penser que des électeurs de gauche y ont contribué, la marge est telle que NS aura à peine à faire croire que c’est là la cause de sa défaite. Une page se tourne, donc, l’agité s’en va et, avec lui, les Hortefeux, tous ces porte-flingue dont beaucoup sont aujourd’hui devant la justice. Il ne va d’ailleurs pas de soi que Nicolas Sarkozy lui-même ne s’y retrouve pas un jour. De là à penser que c’est là la raison qui l’a conduit à appeler à voter pour le probable vainqueur…
3. Ce scrutin est également très cruel pour Alain Juppé qui, tout au long de la campagne, l’a joué « sûr de lui et dominateur », la jouant volontiers « moi et les autres ». La carte qui suit est assassine : il n’arrive en tête que dans son « fief », le bordelais ! De sorte que, sauf miracle, on va très probablement dire aussi au revoir à Alain Juppé, celui qui peine à esquisser un sourire, celui qui est toujours « droit dans ses bottes », celui qui a eu le courage de payer pour le patron en se faisant condamner sans dénoncer. « Le meilleur d’entre nous » va probablement finir à Bordeaux pour y assurer sa succession déjà bien entamée.
On peut aussi, à l’occasion, se demander de quel poids a pu peser « le centre » dans cette affaire, celui de l’UDI et de François Bayrou. Un si faible score pour Alain Juppé devrait les inquiéter, en particulier pour les législatives qui suivent. On voit mal, en effet, comment François Fillon se priverait de revisiter la liste des candidatures de LR aux législatives de 2017 et comment l’UDI et le Modem n’en feraient pas les frais même si, en termes de programme, le libéralisme d’un Fillon et son catholicisme affiché ne sont pas nécessairement pour leur déplaire…
4. Il paraît inutile de commenter les scores ridicules des quatre derniers… Le « renouveau » de la droite d’une NKM ou d’un Bruno Lemaire attendra des jours meilleurs. Il va falloir qu’ils patientent et, disons-le, peu nous chaut tant leur prétendue nouveauté était artificielle et purement marketing…
5. Enfin, il faut bien arriver à l’essentiel : « Mister Nobody » que personne n’avait vu venir écrase le match. C’est peu dire qu’avec lui, c’est Margareth Thatcher ou, plus près de nous, David Cameron qui arrive chez nous. Un programme dont Alain Madelin, dans sa jeunesse a rêvé, un programme néo-libéral grand teint mâtiné de traditionalisme catholique. Car, s’il est vrai qu’il est difficile de ne pas qualifier de néo-libéral le programme de François Fillon, peu de commentateurs ont souligné sa proximité avec les tenants de « la manif’ pour tous ». On se souvient, à ce propos, tout à la fois de la force de ce mouvement dans la rue et l’interrogation, après son repli, de le voir s’exprimer dans le champ politique. Certains ont crû que ce serait Jean-Frédéric Poisson qui récupérerait la mise et il semblait naturel qu’il en fût ainsi. Mais, non, c’est vers François Fillon que se sont portés ces suffrages, ceux de la France catho qui goûte peu les réformes sociétales auxquelles elle est confrontée, qui se soucie de famille, de tradition, qui met ses enfants dans l’école « libre », les confie aux « bons pères », etc. Bref, il semble que l’on ait là l’alliance de la France « tradi » avec le néo-libéralisme le plus échevelé. Fillon nous promet rien moins, en effet, que 500 000 fonctionnaires de moins. Et comme on peut penser que, contrairement à Sarkozy en son temps, il épargnera la police, la gendarmerie et l’armée, ce sont donc deux secteurs principaux qui en feront les frais : l’Éducation nationale – l’école privée sous contrat étant évidemment moindrement touchée, clientèle oblige – et les collectivités territoriales dont on n’a de cesse de dénoncer l’incurie et le clientélisme. Mais ce dernier volet va se heurter à de fortes résistances d’autant que les collectivités territoriales visées jouissent, en théorie, de l’autonomie financière et de gestion de leurs personnels. On aura sans doute largement le temps de commenter ce programme de « purge » mais, en tout état de cause, si Fillon gagne dimanche prochain comme c’est plus que probable, on voit mal en quoi cela affecterait en quoi que ce soit le vote de la droite extrême, le vote populaire qui se fait montre après le Brexit, l’élection de Trump, etc. Marine Le Pen va pouvoir la jouer protectrice des faibles, elle adore ça, et Florian Philippot, dès ce dimanche sur le plateau télé de France 2, l’a bien compris et a déjà commencé à jouer de ce registre. En d’autres termes, les électeurs de gauche qui ont crû malin d’aller voter à la primaire de la droite pour Alain Juppé afin d’éliminer Sarkozy ont peut-être creusé leur tombe. Malin, malin à demi, comme on dit…
3. La blonde a un logo !
Attendez-vous à le voir fleurir sur les murs, décliné au pochoir, recouvrir des tee-shirts, etc. c’est le logo de campagne de la blonde ! Notez au passage que, cette fois encore, le sigle du FN a totalement disparu et que, mine de rien, elle se permet de reprendre la rose dont certains n’ont retenu que les épines, la rose du PS…
Bon, les communicants du FN ne sont pas allés jusqu’à prendre le rose ou, encore mieux, le rouge. Mais on voit bien la manip’, le côté rassurant, une rose bleue sans la moindre épine…
4. Baisse du chômage, vraiment ?
On se souvient qu’il y a peu les chiffres mensuels du chômage de Pôle Emploi faisaient état d’une baisse, laissant à penser que « la courbe s’inversait ». À la clé, la candidature Hollande qui a fait de cette « inversion » la condition sine qua non à sa candidature. Et, là, pas de chance, sont publiés les chiffres trimestriels du chômage de l’INSEE qui font état d’une augmentation de 0,1 % pour atteindre 10,1 % au dernier trimestre.
Bien sûr, tout ceci est de l’ordre « de l’épaisseur du trait » et la dure réalité c’est que le quinquennat de François Hollande, c'est 500 000 chômeurs de plus avec son lot de désastres sociaux, sa précarité qui s’étend, ses usines qui ferment, etc. Il est clair, dès lors, que quel que soit ce qui adviendra d’ici les prochaines élections, le bilan est catastrophique et sera jugé comme tel par les électeurs, tout particulièrement ceux qui ont voté pour François Hollande. La « politique de l’offre » est un échec et nos « socialistes de droite » en portent la lourde responsabilité. On voit mal, dès lors, comment les urnes ne les sanctionneraient durement. La seule question qui reste est de savoir qui bénéficiera de cette terrible déconvenue. L’exemple américain récent montre que si le pire n’est jamais sûr, il reste une option crédible, très crédible…
5. Le niveau monte…
Certes, on nous le dit, on nous le répète, le niveau monte… Entendez, le niveau des élèves… Ce fut la thèse soutenue en 1988 par deux sociologues, Christian Baudelot et Roger Establet, dont on trouvera ici l’essentiel.
Depuis, de l’eau a coulé sous les ponts… et nombreux sont ceux qui en ont contesté la réalité. Depuis, aussi, on sait que les dirigeants de ce pays ont fait le choix de laisser étal la part du PIB consacrée à l’éducation (autour de 6,5 %) durant les 35 dernières années pendant que, dans le même temps, s’étendait pauvreté et précarité. À noter, au passage, que la moitié de cette dépense sert à financer les maigres salaires des enseignants et que la part de l’État diminue au profit des collectivités, des entreprises et des ménages. Pour plus de détails, voir ici.
Et donc, pour revenir au « niveau », chacun connaît PISA qui voit, au fil des ans, notre pays baisser dans le classement. Alors, certes, on peut être dubitatif sur cette enquête PISA. En effet, il serait peut-être bon de rappeler que, par exemple, si l’on prend les résultats de 2012 en Mathématiques, le score le plus élevé a été obtenu par Changhaï avec 613 pts tandis que le plus faible fut celui obtenu par le Pérou avec 368 pts, la moyenne des pays de l’OCDE s’établissant à 494 pts, score obtenu par l’Angleterre. Et, donc, si l’on veut ramener ces chiffres à une échelle communément intelligible pour nous, une échelle de 0 à 20, tout se passe comme si le score le plus élevé obtenu par Changhaï était de 12,4 / 20 tandis que le Pérou obtiendrait 7,4 / 20. La France, avec sa 25ème position, obtient un score de 495 pts, ce qui, ramené à notre échelle et par construction, lui confère, comme à l’Angleterre, un 10 / 20.
Voici le graphique qui peut en être tiré :
Mais, au fait, où sont nos amis Finlandais, réputés être “le” modèle… Ben, nos élèves « modèles » obtiennent une note certes supérieure à la nôtre, mais de si peu… 10,5 / 20 ! Nombreux sont les enseignants qui savent qu’il est bien difficile de faire la différence entre des élèves qui ont entre 9 et 11. Et, s’agissant de PISA, dans cet écart, on trouve 40 des 65 pays concernés par l’enquête, autrement dit presque les deux tiers…
Pour autant, même si PISA est contestable – certains pays entraînant leurs élèves aux tests PISA… – il reste qu’un certain nombre d’indicateurs témoignent que, loin du niveau qui n’aurait de cesse de monter, on est plutôt dans la stagnation depuis de très nombreuses années. Ainsi n’est-il pas sans intérêt de voir le résultat de cette étude qui vise à évaluer le niveau en orthographe de nos élèves à la sortie du primaire. Voici ce qu’a titré Le Monde à ce propos récemment :
Et voici la dictée qui sert à ce test (difficile à trouver) :
De nombreux accords en genre et en nombre mais pas de traîtres participes passé ou présents, pas de doublement de consonnes. Bref, une dictée « standard »… Les bonnes âmes se rassureront en se disant que l’orthographe est « la science des imbéciles ». Ils le feront d’autant mieux qu’eux-mêmes maîtrisent parfaitement la chose…
Autre mesure dont on parle peu, ce sont les tests auxquels procède l’armée lors de la JDC – « Journée défense et citoyenneté » – qui a remplacé la JAPD – « Journée d’appel et de préparation à la défense ». 750 000 jeunes de 15 à 17 ans y sont testés chaque année et, contrairement à ce qui était fait du temps du service militaire, ces tests concernent aussi les filles. À propos des tests 2015, le ministère de l’éducation nationale relève que « 80,7 % des jeunes Français et Françaises de 17 ans maîtrisent les apprentissages fondamentaux de la langue française. Près de 10 % des jeunes sont des lecteurs inefficaces. Pour une partie d’entre eux (4,3 % de l’ensemble), ces difficultés s’apparentent à un handicap. ». Au passage et sans grande surprise, on relèvera que les résultats des filles sont, dans tous les domaines testés, supérieurs à ceux des garçons. Sans surprise, également, la réussite est variable selon la région, le Nord de la France concentrant une bonne part des départements métropolitains ayant le plus fort taux d’échec en lecture et les DOM étant loin derrière avec des taux de jeunes ayant des difficultés de lecture très inquiétantes.
Que l’on parvienne parfois, dans ces départements lointains, à dépasser la moyenne nationale au baccalauréat laisse rêveur quant aux méthodes employées pour y parvenir…
6. Referendum italien : vers une réplique ?
On en parle peu, mais les italiens sont appelés aux urnes le 4 décembre prochain, sur le mode référendaire à la question suivante « Approuvez-vous le texte de la loi constitutionnelle sur les « dispositions pour dépasser le bicamérisme, sur la réduction du nombre des parlementaires, sur la maîtrise des coûts de fonctionnement des institutions, sur la suppression de la Cnel et sur la révision du titre V de la deuxième partie de la constitution », tel qu'approuvé par le parlement et publié dans le no 88 de la Gazzetta ufficiale du 15 avril 2016 ? »
Question pour le moins confuse dont l’enjeu porte sur la disparition du Sénat actuel au profit d’un « Sénat des régions » au pouvoir amoindri – un peu comme chez nous – ce qui permettrait au gouvernement de se mettre à l’abri d’un sénat rétif et, en cela, est censé assurer une meilleure stabilité gouvernementale.
Mais comme souvent avec ce genre de vote, il n’est pas certain que les italiens vont répondre à la question posée. Le Général de Gaulle en a fait les frais en 1969 et, là, les italiens risquent de voter pour ou contre le départ de celui qui pose la question, à savoir le fringant Président du Conseil italien Matteo Renzi, ce dernier ayant à plusieurs reprises affirmé qu’en cas de réponse négative, il quitterait le pouvoir. Sans grande surprise, ceux qui participent actuellement à son gouvernement appellent à voter oui (PD, PSI, AP, ALA, CD) tandis que le reste appelle à voter non (la droite « classique » façon Berlusconi, la droite très droite façon Ligue du Nord ou bien le réputé « populiste » M5S (Mouvement 5 étoiles) de Pepe Grillo ou la Gauche italienne de Nichi Vendola).
La popularité de Matteo Renzi a, en effet, considérablement décru, les réformes libérales qu’il a engagées ayant pour le moins déplu à de larges franges de la population, en particulier les couches populaires qui font face à un chômage massif pendant que le chef du gouvernement faisait adopter un « jobs act » qu’une Margareth Thatcher, un Tony Blair, un Gerard Schröder ou, chez nous, un Hollande, Valls ou Macron approuveraient. Ainsi l’article 18 du code du travail a-t-il été supprimé, article qui prévoyait la réintégration des salariés en cas de licenciement abusif. Ce qui a, bien sûr, été combiné avec une assurance chômage nettement moins généreuse… Bref, en Italie comme chez nous, les « libéraux » sont à la manœuvre et, les mêmes causes produisant les mêmes effets, après des municipales catastrophiques pour lui, Matteo Renzi risque fort de sentir passer le vent du boulet.
@ suivre…
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