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And the winner is… Donald !

Lundi 14 novembre 2016

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 Sujet traité : le résultat des élections aux États-Unis

  1. Une surprise ?
  2. La participation ;
  3. Le résultat, à qui perd gagne !
  4. Mais pourquoi ?
  5. Pouvait-il en aller autrement ?
  6. Et maintenant…
  7. Vu de chez nous…

 

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1. Une surprise ?

Nous posions la question la semaine passée d’une possible surprise pour cette présidentielle américaine, surprise du même ordre que celle que nous eûmes il y a peu pour le Brexit, surprise que notre pays eut pour le referendum sur le TCE. Dans tous les cas, une presse unanime à promouvoir un camp, acquise à ce camp, stipendiant le camp adverse supposé rétrograde, raciste, fasciste, etc. Et puis, surprise, le « peuple » ne suit pas, ne vote pas comme toutes ces belles âmes eussent voulu qu’il le fît et, chaque fois, les sondeurs qui font la pluie et le beau temps, les sondeurs qui nous disent qui doit être le champion, les sondeurs se plantent !

À leur décharge et s’agissant des USA, la prédiction est difficile puisque, comme le lecteur attentif le sait, le scrutin présidentiel n’est pas direct ainsi qu’il l’est chez nous, mais le résultat d’autant de votes que d’États au sein d’une fédération nommée USA – États Unis d’Amérique.

Nous allons ici essayer de revenir sur quelques points saillants de cette affaire…

 

2. La participation

Comme pour chaque élection, peut-être même davantage encore pour celle-ci, la presse passe, voire occulte totalement le fait premier de cette élection, à savoir le taux de participation qui, sous réserve de quelques ajustements, devrait être de l’ordre de 55 %.

Observons, au passage, qu’une semaine après le scrutin, il est impossible d’obtenir des chiffres fiables et définitifs. On se gausse parfois de cela quand il s’agit d’États que l’on déclare volontiers en faillite, mais ici, silence pudique… Dans notre pays réputé « failli », le ministère de l’Intérieur publie les chiffres définitifs le lundi ou le mardi qui suit le dimanche de l’élection…

Et, donc, pour revenir sur cette participation, deux remarques :

1. Le chiffre retenu aux USA ne recouvre pas la même réalité que le nôtre puisqu’ici il est le rapport entre le nombre de votants et le nombre d’inscrits sur les listes électorales – et on sait qu’il y a environ 10 % des personnes en âge de voter qui ne sont pas inscrites – tandis qu’aux USA il est le rapport entre le nombre de votant et le nombre de personnes en âge de voter.

2. Et, donc, même si l’on comprend que, de ce fait, notre taux de participation est mécaniquement supérieur à celui des USA, il reste que l’écart entre la participation pour une présidentielle en France et aux USA est sans commune mesure avec ce biais puisque lors des présidentielles de 2012, par exemple, la participation s’est élevée à environ 82 %.

 

Même si, comme chaque fois, on commence par souligner la faible participation, l’usage veut que l’on s’empresse de l’oublier dès que l’on veut analyser le scrutin, comme si la démocratie pouvait se satisfaire de ce que la moitié des citoyens déclare forfait… Retenons donc que, quel que soit son nom, un président des USA est élu par un citoyen sur quatre !

 

3. Le résultat, à qui perd gagne !

Le résultat est connu depuis mercredi matin : Donald Trump l’a emporté, il sera à compter du 20 janvier prochain le 45ème président des États-Unis !

 

Donald Trump.jpg

 

Et, pourtant, sans que cela ne dérange grand monde, c’est Hillary Clinton qui a obtenu le plus de suffrages. On parle de plus de 600 000 voix de plus en sa faveur…

 

Vote USA 2016.jpg

 

Silence pudique de tous les fédéralistes européistes sur ce point, sur cette incongruité, ce qui passerait chez nous, état jacobin honni de ces gens-là, pour un déni de démocratie… Sans doute, pour eux, Paris vaut-il bien une messe… Rappelons-le, ce n’est pas la première fois que cela se produit. Le citoyen américain standard n’en sera donc pas choqué… En 2000, Al Gore, le candidat démocrate, avec 51 millions de voix, devançait George W. Bush de plus de 500 000 voix et ce fut ce dernier qui fut élu parce que disposant de 271 grands électeurs contre 266 pour Al Gore.

On notera que, cette fois, l’écart entre Trump et Clinton au niveau de ces grands électeurs – le seul qui vaille, donc – est beaucoup plus considérable.

 

4. Mais pourquoi ?

Que s’est-il donc passé pour aboutir à un tel hiatus ? La réponse est assez simple : la quasi totalité des « swing states » ont été remportés par Trump. En d’autres termes, l’élection du Président des USA ne se fait pas à New York ou Los Angeles – où Hillary Clinton fait des scores enviables – mais au fin fond de l’Ohio, là où elle n’a jamais mis les pieds, contrairement à Trump ! C’est sans doute dans la « rust belt » – la ceinture de la rouille – cet ancien « poumon industriel » des USA que s’est faite l’élection de Donal Trump, là où est passée la mondialisation, là où se sont éteints les hauts-fourneaux, là où le prolétariat blanc a été réduit à la misère. Revoyez le fil de Michael Cimino, le « Voyage au bout de l’enfer » pour vous en faire une idée… ou bien « Roger et moi », le film de Michael Moore sur Flint, cette ville du Michigan dédiée à l’industrie automobile dans laquelle il est né… dans laquelle pullulent les friches industrielles. Ce sont dans ces coins-là, mais pas seulement, que Trump a fait un tabac. Et pendant que Manhattan votait à plus de 85 % pour Hillary Clinton, pour qui croyez-vous qu’ont voté ces petits blancs méprisés ? La Pennsylvanie, l’Ohio, le Michigan, le Wisconsin, l’Iowa ont basculé côté Républicain. Si l’on y ajoute la Floride, le compte est bon. « La Libre », journal belge renommé, a publié sur son site une très intéressante carte sur laquelle on voit cette bascule. Elle est ici et il faut aller sur la 2ème carte et « promener » le curseur qui fait que l’on bascule de l’élection de 2012 à celle de 2016. C’est édifiant !

 

Alors, bien sûr, on ne manquera pas de s’étonner que tous ces déclassés, ces pauvres, aient pu préférer un milliardaire qui se vante ne pas payer d’impôts à une « libérale », candidate d’un parti démocrate dont on aime à penser qu’il serait, chez nous, classé à gauche. Ce parallélisme des formes est trompeur pour plusieurs raisons. D’abord parce que s’il est vrai que le parti démocrate a été, des décennies durant, « de gauche », c’est-à-dire soucieux de défendre les pauvres, il y a beau temps que ce n’est plus le cas. Depuis quand ? Et, c’est là que c’est intéressant : depuis Clinton, le mari, celui qui a pris la suite de Bush père pour mener, peu ou prou, la même politique libérale. Bill Clinton, c’est le Tony Blair américain. La financiarisation de l’économie, c’est lui. La presse mainstream a préféré retenir le scandale Monica Lewinski et le cigare qui ont failli mener à sa destitution. Mais l’essentiel est ailleurs. Bill Clinton, ce sont les liens incestueux de cette prétendue gauche avec les « milieux d’affaires », comme on dit. Ce sont les lois votées sous sa mandature qui conduiront à la crise de 2008 et, ça, nos « journaux de révérence » l’oublient. Mais pas les prolos de la « rust belt » qui ont vu dans Hillary le retour de ce qui a fait leur malheur et à qui il n’a pas échappé que cet aimable couple s’était fait 100 millions de dollars grâce à la « fondation Clinton » sise à Harlem – on se pince… – « fondation à but humanitaire, philanthropique et écologique (qui) a collecté plus de 500 millions de dollars en 10 ans grâce à des donations de plus de 200 000 donateurs provenant essentiellement de contributeurs étrangers, notamment de la famille royale saoudienne, du roi du Maroc et de plusieurs monarchies pétrolières du Moyen-Orient, etc. » si l’on en croit Wikipédia.

Bien évidemment, Trump et ses conseillers en ont usé et abusé. Eux sont allés les voir ces gueux, ces loosers, ces gens simples à qui le parti démocrate a renoncé à parler depuis si longtemps. En y ajoutant une touche de xénophobie qui ne nuit pas à travers la dénonciation de délocalisations bien réelles comme dans l’automobile. Car s’il est vrai qu’Obama a sauvé GM (General Motors) de la faillite, cela s’est fait grâce à une injection massive d’argent public mais aussi une robotisation des tâches aux USA et une délocalisation massive au Mexique. Ce que les « prolos » de l’industrie automobile n’ignorent pas. Dénoncer la concurrence sauvage qui leur est faite sur le mode « ils nous mangent notre pain » peut donc être d’autant mieux entendu qu’il y a un fond de vérité indéniable. Et, donc, même si les immigrés mexicains arrivent rarement jusqu’à ces froides contrées du nord des USA, le discours anti mexicains prend aussi ici. Trump l’a bien compris et les démocrates, eux, ont préféré jouer la carte des « minorités », des « femmes », etc. prêchant dans le désert industriel de la « rust belt » qui n’en a cure…

 

5. Pouvait-il en aller autrement ?

La question, qui n’est pas sans résonnance ici en France, est posée : Trump aurait-il pu être défait ? Avec Hillary Clinton et au vu de ce qui est dit plus haut, la réponse est sans appel : non ! Mais des voix, pas forcément désintéressées, aiment à rappeler que la primaire démocrate a été beaucoup plus discutée qu’on ne l’a dit, qu’il y avait un autre candidat possible pour le parti, à savoir Bernie Sanders, ce sénateur du Vermont, indépendant, devenu adhérent du parti démocrate en 2015 et qui a donné bien du fil à retordre à Hillary Clinton. Au point que le parti démocrate, dont les cadres étaient entièrement acquis à Hillary, ont dû jouer de quelques ficelles peu démocratiques pour parvenir à leurs fins. La présidente du parti démocrate a, par exemple, été obligée de démissionner suite à la publication par Wikileaks de méls montrant sa très grande partialité en faveur d’Hillary Clinton…

 

Primaires démocrates par comté.jpg

Source Wikipedia.

 

Au point que nombre d’observateurs attentifs à la carte électorale affirment aujourd’hui que Bernie Sanders était probablement le seul candidat démocrate à pouvoir battre Donald Trump. Il est certes difficile d’aller jusqu’à l’affirmer derechef, mais quand même. Où était-il majoritaire ? Ne serait-ce pas précisément  dans ces États du nord du pays qui ont fait le bonheur de Donald Trump ? Lui, était réputé honnête, lui se souciait du sort de toute cette population dont on a dit plus haut à quel point elle avait été maltraitée par les Clinton. Alors, oui, il aurait peut-être pu en aller autrement à la tête de l’Empire…

 

6. Et maintenant…

Passons sur ces manifestations qui, pour sympathiques qu’elles puissent paraître, seront probablement contre-productives aux yeux de ceux qui ont élu DT, les confortant dans l’idée qu’il y a deux mondes et que ceux qui manifestent ignorent le leur et, une fois encore, les méprisent…

 

Manif anti-Trump.jpg

 

La presse, dont on a dit plus haut, à quel point elle a pu être en déphasage avec le réel, en est donc à scruter à travers chacune des déclarations de Trump ce qui va advenir. Quelle politique va-t-il mener ? Beaucoup ont été surpris par son premier discours dans lequel il annonçait une politique de « grands travaux » rappelant ce qu’un Roosevelt a pu faire en son temps. Remettre le pays en état n’est, en effet, pas un luxe. Quiconque a pu aller aux USA témoignera, dès lors qu’il aura consenti à sortir un peu des sentiers battus, qu’effectivement le pays est dans un triste état. Des routes à l’abandon, des ponts rouillés, etc. voilà ce que la première économie du monde offre à ses citoyens. Les mauvaises langues ne manqueront pas de rappeler que dans la première économie européenne, l’Allemagne d’Angela Merkel, il en va de même… Moyennant quoi, la bourse a priori hostile à Trump a repris des couleurs et, passée la surprise de ne pas voir sa candidate favorite gagner, se dit que les affaires reprennent. Pour ces gens-là, n’est-ce pas l’essentiel ? Alors, bien sûr, restent quelques questions gênantes… dont l’immigration n’est pas la moindre. C’est que toute cette main d’œuvre bon marché que constitue l’immigration illégale a la faveur des nantis. Pas seulement parce que, dans leur vie quotidienne, cela leur assure nounous dociles et pas chères… mais aussi parce que cela fait pression sur les salaires et qu’en ces temps de reprise économique, il est bon pour eux qu’ils ne s’envolent pas et donc qu’il y ait sur le marché du travail des hommes et des femmes prêts à travailler pour presque rien et qui, bien sûr, ne risquent pas de se syndiquer. Jusqu’où, donc, ira Donald Trump sur ce terrain ? Il promet de renvoyer 3 millions d’illégaux, mexicains ou, en tout cas, latinos pour l’essentiel. L’affaire ne sera pas simple à conduire et il est fort à parier qu’en dehors de quelques retours médiatiquement mis en exergue il y aura loin de la coupe aux lèvres…

Autre point qui focalise l’attention : qui va, dans le sillage de Trump, occuper les postes ? On sait que lorsqu’il y a alternance au sommet, aux USA, cela occasionne aussi la rotation de toute la superstructure administrative. On change d’administration au sens premier du terme. Ce sont donc quelques 4 000 postes à responsabilité qui vont changer de titulaire. De ce vaste mouvement, la presse ne retiendra que la nomination du « bras droit » de Donal Trump, le « White House Chief of Staff » que les amateurs de « The West Wing » connaissent bien. Au dernières nouvelles, le poste irait à Reince Priebus, le président du Republican National Committee, la plus haute instance du Parti républicain, autrement dit un apparatchik du parti républicain qui aura le mérite de rassurer ceux qui doivent l’être mais, surtout, aura la lourde tâche de concilier la politique que va mener Donal Trump avec les élus républicains des deux chambres. Sera attentivement suivie, la nomination des ministres que la presse française ignore en général superbement comme si ces postes étaient purement décoratifs…

 

Reince Priebus.jpg

 

Enfin, et ce n’est pas sans importance, on sait qu’il y a un poste vacant à la Cour suprême, poste que Barak Obama n’a pu pourvoir faute d’accord avec le Congrès dans une situation où 4 républicains « réacs » font face à 4 « libéraux »… Autant dire que l’enjeu n’est pas mince, puisque ce 9ème juge va faire la majorité de la Cour et que les questions qu’elle a à trancher étant rarement  innocentes, cette nomination va peser d’un poids certain en faveur de ce qu’on appellerait volontiers chez nous, les « réacs »…

 

À propos de « réacs »… il se dit que la Nadine Morano  de l’Alaska, Sarah Palin, se verrait confier quelque sinécure par Donald Trump. Cela fera sans doute grand bruit mais, en fait, il s’agit là pour DT de donner quelques gages à la fraction Tea Party du Parti Républicain qui vient d’apprendre que DT n’entendait pas remettre en cause le mariage gay… Et, dans la série, on apprend que celui qui fut son conseiller durant les derniers mois de la campagne, Stephen Banon, lui servirait de « stratège en chef, conseiller spécial ». Celui-ci est gratiné. C’est du lourd au rayon de la fachosphère… proche du Tea Party, ex banquier chez Goldman Sachs, cofondateur du site d'information Breitbart News, suprémaciste à ses heures, du lourd, du très très lourd… et, manifestement, du très efficace aussi. Une sorte de Patrick Buisson de là-bas…

 

Stephen Banon.jpg

 

Une remarque : ces élections, on le sait, n’avaient pas pour seul but que de désigner l’occupant de la Maison Blanche pour les quatre années qui viennent. Se jouait aussi, et ce n’est pas peu dans un pays où le Congrès n’est pas, comme chez nous, réduit à faire de la figuration, le renouvellement de l’ensemble des 435 députés de la chambre des représentants pour deux ans et un peu plus du tiers des 100 sénateurs (34) pour six ans. De ce point de vue, c’est la déroute pour le parti démocrate puisque les deux chambres restent à majorité républicaine. Le jeu politique va donc être placé entre la Maison Blanche et son peu prévisible occupant et le Congrès dans lequel il n’a pas que des supporters.

 

7. Vu de chez nous…

L’ensemble des journaux, papier, radio et télévisés, n’a eu, deux semaines durant, qu’une seule préoccupation, à savoir le nom du vainqueur aux USA. Passée la surprise et, disons-le, la déconvenue qu’a pu être pour eux l’élection de Donald Trump, vient le temps non de l’introspection – ils en sont incapables – mais en tout cas du parallèle avec la situation française. Car, bien sûr, après le Brexit, la question est posée un peu dans les mêmes termes. Brutalement énoncée, la question est : « Marine Le Pen va-t-elle être le prochain président de la République ? ». Les media ne sont évidemment pas les seuls à se poser la question, les acteurs de la scène politique aussi. Et, dans ce registre, chacun voit midi à sa porte… Sarkozy, qui confiait il y a peu qu’Hillary Clinton avait ses faveurs, se prend à espérer que les sondeurs français se trompent comme leurs confrères américains et que, par conséquent, il gagne la primaire. Fillon : même constat, mêmes espoirs. Juppé, quant à lui, prie pour le contraire…

À l’extrême-droite, la blonde ne boude son plaisir, elle qui était à peu près la seule à soutenir Donal Trump. Au point que le journal de 20 h de la principale chaîne de l’audiovisuel public ira jusqu’à l’inviter mercredi soir, au lendemain du résultat connu de l’élection américaine. Elle était aux anges… Elle n’a évidemment pas manqué de faire le rapprochement Le Pen / Trump, le dégoût des élites, le candidat anti-système, etc. Qui l’en blâmera ? C’est facile, c’est pas cher et… ça peut rapporter gros !

À “gauche”, le premier secrétaire du PS, Jean-Christophe Cambadelis y est allé de sa petite perfidie avec un « La gauche est prévenue ! Continuons nos enfantillages irresponsables et ça sera Marine Le Pen. ». Le pompier pyromane met en garde et, loin de tirer les conséquences politiques de cette élection américaine avec un président démocrate qui n’a eu de cesse de décevoir ses électeurs, il préfère le chantage habituel au vote utile, sous-entendu le vote PS. Sauf que, si parallèle il doit y avoir, ce que montre l’élection américaine c’est que c’est là pour la gauche le plus sûr moyen de perdre… On voit d’ailleurs un Premier ministre en embuscade, Manuel Valls, de plus en plus convaincu que la candidature Hollande a du plomb dans l’aile et qui se verrait bien en héros de la gauche pour la présidentielle, ses coups de menton étant là pour rameuter un électorat soucieux de sécurité… Et, puis, sans que cela ait forcément à voir, il se dit qu’Emmanuel Macron a pris sa décision. Il ira… On voit mal comment l’homme de la banque Rothschild, l’énarque hautain, sûr de lui et dominateur, l’homme de la dérégulation pourrait mordre significativement sur l’électorat populaire qui est le véritable enjeu de l’élection.

À gauche, on a un Jean-Luc Mélenchon qui, lui, se voit comme le Bernie Sanders français à ce détail près, c’est qu’il a décidé de ne pas participer à la primaire du PS requalifiée, pour la circonstance, de « Belle alliance populaire » !... (voir sa réaction ici) Son calcul est assez simple : se servir de l’élection américaine pour faire valoir que, tel Bernie Sanders, il est le seul à pouvoir battre la droite et l’extrême-droite. Là encore, comment l’en blâmer… Les ralliements à sa candidature se multiplient dont la dernière en date, Noël Mamère, le turbulent député écologiste de la Gironde qui a quitté les verts depuis un moment sans pour autant participer à un gouvernement dont il n’a cessé de dénoncer la politique. Il n’est certes pas certain qu’un tel ralliement fasse le buzz du côté de la vallée de la Fensch, l’équivalent français de la « rust belt » mais cela aura au moins le mérite de légitimer la candidature de JLM auprès des électeurs écologistes… autrement dit d’affaiblir le candidat EELV dont on a appris il y a peu que ce serait Yannick Jadot.

 

Le choc de l’élection américaine va bien sûr s’atténuer à mesure que vont se rapprocher les échéances françaises mais, comme pour le Brexit, il est vraisemblable que la vague dont cette élection témoigne continuera à produire ses effets. La rage, l’angoisse qui président à ces votes ne vont pas s’atténuer, elles. Des temps incertains et dangereux se profilent. Des temps de tempête !

 

@ suivre…



14/11/2016
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